Quand les enfants pleurent, les parents souffrent. Jusque dans les années 70, le monde des adultes suivait cet ordre établi, ignorant souvent la souffrance physique réelle ressentie par les bébés. Première raison, il est souvent difficile d’identifier l’origine des pleurs ou des cris. « Faim, froid, couche pleine, ou vraie douleur ? », résume le Huffington Post.
Les praticiens, eux, estimaient que les petits n’étaient pas réellement conscients de la douleur subie et que leur « cerveau en construction » n’en garderait aucune trace. Dés lors, les risques liés à l’usage des médicaments conduisaient parfois les équipes médicales à ne pas pratiquer d’anesthésie durant une opération.
« Heureusement, clame le site d’information, ce n'est plus le cas aujourd'hui, et les nourrissons peuvent même recevoir des analgésiques avant une opération, ou des traitements locaux avant une prise de sang, par exemple. »
Mais à quelle dose ? C’est à cette question que des chercheurs d’Oxford ont tenté de répondre. Dans leur étude, publiée dans Science, ces experts en neurosciences ont analysé l’activité cérébrale de 72 enfants âgés de quelques semaines.
Grâce à des électrodes non invasives, ils ont pu évaluer le niveau de douleur ressentie. Une prise de sang effectuée avec un anesthésique local donne lieu à des signaux du cerveau plus faibles que si elle est effectuée sans produit contre la douleur. Les signes extérieurs, comme des pleurs ou des grimaces, s’accompagnent d’une activité cérébrale plus agitée. Cependant, rapporte le journaliste, « chez 45 % des nourrissons n'affichant aucun signe extérieur, l'analyse de leur cerveau semble indiquer qu'ils souffrent malgré tout. »
A terme, les auteurs de l’étude espèrent pouvoir développer un outil capable de mesurer l’efficacité de tel ou tel anesthésique avant une intervention chirurgicale.
Initialement publié le 5 mai 2017