Quelques mois après l’affrontement entre le ministère de la Santé, l’Assurance maladie et les syndicats de chirurgiens-dentistes, Agnès Buzyn profite de la trêve estivale pour tendre la main aux professionnels. Elle propose qu’une nouvelle session de discussions soit ouverte avec l’Assurance maladie.
« Par courrier reçu le 18 juillet 2017, la Ministre des Solidarités et de la Santé a invité l’UNCAM à rouvrir les négociations avec les chirurgiens-dentistes en vue de la signature d’une nouvelle convention », annonce l’Union nationale des caisses d’assurance maladie dans un compte-rendu de réunion du 20 juillet dernier.
David a perdu contre Goliath
Des négociations avaient été entamées en 2016 pour modifier la convention nationale des chirurgiens-dentistes libéraux. Avec trois objectifs principaux : renforcer la prévention, améliorer l’accès financier des patients, et favoriser les soins conservateurs.
Mais après des mois de discussions, les parties en présence n’étaient pas tombées d’accord. Un arbitrage autoritaire de l’Assurance maladie, fin mars dernier, avait scellé les débats et déclenché la colère des dentistes, qui avaient pour beaucoup fermé leurs cabinets pendant une semaine en juin, répondant ainsi à l’appel des syndicats.
Ils dénonçaient la grille de nouveaux tarifs, qui prévoit notamment un plafonnement du prix des prothèses, en échange d’une réévaluation des soins courants, comme le traitement d’une carie. Pas suffisant pour les professionnels, qui estiment que la nouvelle grille de tarifs va susciter un nivellement par le bas des soins. Ils dénonçaient également les effets d’annonce qui, selon eux, ne reposaient pas sur des actions concrètes, mais plus sur un « saupoudrage » inefficace.
Agnès Buzyn plus diplomate ?
Ces décisions avaient été prises sous la direction de Marisol Touraine, alors ministre de la Santé. Après les élections présidentielles, la patate chaude avait alors été transmise à Agnès Buzyn, qui avait subi les grèves et tenté d’apaiser les esprits. Fin, juin, elle avait reçu la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL). Son président, Philippe Denoyelle, avait alors déclaré avoir trouvé « une oreille attentive ».
La suspension d’un an de l’application des nouveaux tarifs, initialement prévue pour le 1er janvier 2018, décidée par le ministère, devrait satisfaire les dentistes. Le report permettra également à l’Assurance maladie de faire quelques économies. Pour l’instant, les échanges semblent donc cordiaux, mais les points à aborder seront les mêmes, et la tension risque de monter à nouveau. Rendez-vous en septembre.