Les conséquences du réchauffement climatique n’ont pas fini de faire parler d’elles. Alors que pour de nombreux habitants de la Terre, elles semblent encore théoriques et hypothétiques, des études scientifiques viennent rappeler la réalité alarmante qui nous attend tous. La dernière en date n’a rien de réjouissant.
Selon ces travaux, publiés dans le Lancet Planetary Health, les dérèglements climatiques vont devenir rapidement un fardeau pour les sociétés. D’ici 2100, plus de 150 000 Européens pourraient mourir en raison d'événements climatiques extrêmes si rien n'est fait pour endiguer la hausse des températures.
Portugal, Espagne, Italie
Cela représente cinquante fois plus de décès imputables à l’environnement qu'aujourd'hui. Le risque sera particulièrement accentué pour les pays du sud de l'Europe - Portugal, Espagne, Italie.
Selon le modèle utilisé par les chercheurs, le nombre de décès dus aux changements climatiques passera ainsi de 3000 par an entre 1981 et 2010 à 152 000 par an entre 2071 et 2100 – si toutefois, aucune mesure n'est prise pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et l'impact des événements météorologiques extrêmes.
« Le changement climatique est l'une des plus grandes menaces du XXIe siècle pour la santé humaine », soulignent ainsi les chercheurs. A moins que le réchauffement planétaire soit freiné de manière urgente, quelque 350 millions d'Européens (contre 25 millions pour la période de référence) pourraient être exposés chaque année à des extrêmes climatiques néfastes d'ici la fin du siècle ». Cela représente deux Européens sur trois affectés par des événements.
Canicules, vague de froid...
L'étude a analysé les conséquences de sept catastrophes liées au climat, les plus meurtrières - canicules, vagues de froid, feux de forêt, sécheresses, inondations fluviales et côtières et tempêtes - dans les 28 pays de l'Union européenne ainsi qu'en Suisse, en Norvège et en Islande.
L'équipe de chercheurs a examiné les archives de 1981 à 2010 pour évaluer la vulnérabilité des populations. Elle a ensuite associé ces données à une modélisation de l'évolution du changement climatique et de l'accroissement démographique.
Selon leurs conclusions, les vagues de chaleur sont de loin la catastrophe climatique la plus meurtrière et causeraient 99 % des décès, passant de 2700 morts par an sur la période 1981-2010 à 151 500 morts par an sur la période 2071-2100.
Les inondations côtières seraient également beaucoup plus meurtrières, passant de six décès par an en 1981-2010 à 233 en 2071-2100. Le changement climatique représenterait 90 % du risque, le reste étant lié à la croissance démographique, la migration et l'urbanisme.