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Animaux sauvages

Suisse : une chauve-souris infectée par la rage a mordu un homme

Par Jonathan Herchkovitch

C’est la première fois depuis 2002 que le virus de la rage est détecté chez une chauve-souris. La prudence est donc de mise lors des contacts avec les mammifères volants.

Andrew Codrington/flickr

Dracula n’est pas de retour, mais un cas suisse incite à se méfier des chauves-souris. Les autorités helvétiques ont en effet rapporté un cas d’infection par le virus de la rage chez un animal dans le canton de Neuchâtel. C’est le premier cas enregistré depuis 15 ans.

La chauve-souris infectée avait été recueillie par un homme qui l’avait trouvée le 28 juillet dernier, affaiblie et désorientée, sur un trottoir, rapporte Le Matin. Ce geste de compassion envers un animal pas toujours attirant s’est retourné contre le bon samaritain. Le soir même, alors qu’il tentait de la relâcher, elle l’a mordu à l’index, avant de mourir.

Traitement préventif

« Comme la morsure était assez profonde, la personne s'est rendue à l'hôpital, où on lui a administré d'office un traitement préventif contre le virus de la rage », a expliqué le vétérinaire cantonal Pierre-François Gobat. Les craintes ont rapidement été confirmées : le 2 août, les résultats des tests sont tombés : la chauve-souris était bel et bien enragée.

Depuis l’éradication de la rage chez les renards en Europe, les cas de détection du virus sont extrêmement rares. Mais occasionnellement, des chauves-souris peuvent être infectées, et une surveillance est mise en place. En suisse, 941 d’entre elles ont été testées depuis 1976, ne révélant que trois infections en 1992, 1993 et 2002, signale Science et Avenir.

La rage toujours mortelle

La rage fait encore plusieurs dizaines de milliers de morts par an dans le monde. Elle est causée par un virus présent dans la salive d’animaux (chien, renard, chauve-souris et autres animaux sauvages). Il se transmet par morsure, griffure ou même léchage sur une zone de peau abîmée ou sur une muqueuse.

Le virus affecte le système nerveux. « Après quelques jours à quelques mois d’incubation le plus souvent, l’individu atteint développe un tableau d’encéphalite, explique l’Institut Pasteur. La phase symptomatique débute souvent par une dysphagie (difficulté à avaler) et des troubles neuropsychiatriques variés, notamment l’anxiété et l’agitation. » Une fois les symptômes déclarés, l’issue est, à quelques exceptions rarissimes, toujours fatale, en quelques heures à quelques jours.

En cas d’exposition, le traitement consiste en premier lieu en un nettoyage des plaies. Ensuite, une vaccination est prescrite, éventuellement accompagnée d’une sérothérapie spécifique. Le patient subit 4 à 5 injections en un mois.

Attention aux animaux sauvages

La prudence s’impose donc avec les chauves-souris, comme avec l’ensemble des animaux sauvages qui semblent affaiblis ou malades. Pour les soupçons de rage comme d’autres maladies infectieuses. Le meilleur réflexe reste d’appeler les services vétérinaires. Si l’animal est mort, il vaut mieux éviter de le toucher. Il est préférable d’enfiler des gants, ou d’utiliser des outils pour le déplacer.

Pas de panique vampirique non plus : les petits mammifères volants que l’on peut trouver en Suisse ou en France ne sont en général ni dangereux, ni agressifs. Si vous tombez sur un animal en mauvais état, contactez une antenne locale du réseau de chiroptérologues, des spécialistes des chauves-souris.

« En cas de morsure par une chauve-souris, il faut systématiquement prendre contact avec son médecin traitant qui engagera les mesures de prophylaxie nécessaires », rappellent les autorités du canton de Neuchâtel dans un communiqué.