La cavale des macaques de la Pinède des singes est terminée. La préfecture des Landes a annoncé la capture de deux individus ce mardi, dans un communiqué. Potentiellement infectés par un virus mortel, ils représentaient un danger pour les personnes avec lesquelles ils auraient pu entrer en contact.
« Conformément à la stratégie arrêtée lors de la réunion du 12 juin 2017, et en accord avec la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture, les deux macaques ont pu être capturés, et les prélèvements sérologiques effectués », précise la préfecture.
Privilégiés
Depuis le mois de mai dernier, ils étaient les deux derniers rescapés de l’ancien parc animalier. Leurs 163 congénères avaient été abattus par les services vétérinaires. Des tests réalisés sur les singes avaient en effet révélé un taux important de contamination par l’herpès virus B, bénin pour le macaque mais mortel pour l’homme.
Mais les deux individus bénéficiaient d’un traitement de faveur de la part des soigneurs, pouvaient évoluer en semi-liberté dans le parc, et avaient ainsi échappé à l’euthanasie massive. Les services vétérinaires vérifient actuellement s’ils sont porteurs ou non du virus.
Attente de résultats
« Dans l’attente des résultats, qui pourront prendre plusieurs mois, les deux animaux continueront à être suivis par le gestionnaire du site, précise la préfecture.Ce n'est qu'à l'issue des résultats que seront étudiées les possibilités de prise en charge des deux macaques, conformément aux textes en vigueur et en collaboration avec l'organisme d'accueil et les associations déjà impliquées dans ce dossier. »
La Fondation Brigitte Bardot s’est proposée pour accueillir les deux animaux. « Cela passerait dans tous les cas par une période de quarantaine, avant une intégration au sein d’un groupe de singes déjà constitué, voire dans un espace à part. Que les animaux soient positifs lors des tests ou non, cette solution est crédible », avait déclaré en juin dernier Christophe Marie, le porte-parole de l’association.
Principe de précaution
Le virus, un herpès virus B (MaHV1), « est fréquent et bénin chez le singe, mais très rare et grave chez l’homme », peut-on lire sur le site de Santé Publique France. La maladie serait « mortelle dans 80 % des cas en l’absence de traitement ». Et si elle est soignée, des séquelles neurologiques, souvent handicapantes, persistent dans la plupart des cas.
Les morsures et griffures, mais aussi le contact avec des sécrétions de l’animal, notamment la salive, ou même avec des cages, peuvent être contaminantes. La maladie se traduit ensuite chez l’homme, après 3 jours à 5 semaines d’incubation, par de « la fièvre, des douleurs diffuses et une modification de sensibilité des extrémités », précise le communiqué de Santé Publique France. « Une paralysie ascendante peut suivre et aboutir à un tableau de méningo-encéphalite chez 89 % des cas ».