Un homme a été mis en examen pour avoir sciemment transmis le VIH à son ancienne compagne, fait savoir Le Parisien. Richard, âgé de 36 ans, raconte avoir dissimulé sa séropositivité de peur de perdre la jeune femme dont il était très amoureux. Fin 2016, à 25 ans, son ancienne compagne a découvert qu’elle avait été contaminée en allant réaliser des examens médicaux. L’homme lui a alors avoué qu’il était séropositif depuis 10 ans.
« Administration de substance nuisible »
Il a été placé en garde à vue mercredi dernier pendant 48 heures. Il a fini par être mis en examen à Paris pour « administration de substance nuisible », « harcèlement » et « envois réitérés de messages malveillants ».
Econduit, l’homme n’aurait en effet pas supporté la rupture et aurait harcelé son ancienne compagne via de nombreux messages. Il était par ailleurs connu des services de police pour des cas de violences, cambriolage, et comme ancien toxicomane. Il a été remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire.
Des précédents
Ce n’est pas la première fois que les tribunaux ont à se pencher sur des cas de contamination malveillante par le virus du sida. En 2014, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis a condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, Patrick, un homme de 51 ans ayant transmis le VIH sciemment à sa compagne avec laquelle il vivait depuis huit ans.
Là aussi, il lui avait dissimulé sa maladie, dans une forme de « déni névrotique », ont jugé les experts psychiatres. Son ancienne compagne, âgée aujourd’hui de 42 ans, avait appris sa contamination en se rendant à l’hôpital, très amaigrie.
Plus récemment, en décembre 2016, un homme a été condamné à 12 ans de réclusion pour avoir dissimulé sa séropositivité et contaminé sa compagne, qu’il avait quittée en apprenant qu’elle était enceinte.
Notification aux partenaires
Pour limiter les risques de contamination par le VIH et faciliter la parole des patients qui peuvent rencontrer des difficultés à évoquer leur séropositivité, un système existe : la notification aux partenaires. Cela consiste à informer tout partenaire à risque rapidement après un dépistage positif, et les amener à se faire eux-mêmes tester.
La France figure au rang des Etats qui ont peu investi dans la notification aux partenaires. Mais cela pourrait changer. Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) réfléchit en effet à la mise en place de recommandations en ce sens, a-t-on appris lors du Congrès de l’International AIDS Society, organisé du 23 au 26 juillet au Palais des congrès de Paris.
En matière de notification au partenaire, il existe trois approches : notifier soi-même, demander à un professionnel de santé d’alerter le partenaire, ou une approche combinée ; le patient fait alors l’annonce avec le soutien du professionnel de santé.