La prise d'aspirine pourrait diminuer le risque d'apparition de mélanomes chez les femmes ménopausées, indique une étude observationnelle menée aux Etats-Unis, publiée en ligne dans la revue Cancer le 11 mars et rapportée par l'Agence APM.
Le Dr Jean Tang de la Stanford University School of Medicine and Cancer Institute et sont équipe ont cherché à identifier les effets de la consommation de l'aspirine, d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) autres que l'aspirine, du paracétamol et de l'absence de consommation de ces produits sur le développement de mélanomes.
Ainsi, ils ont suivi sur 12 années une cohorte de 59.806 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans. Les auteurs de l'étude ont pris en compte le type de peau des participantes, les pratiques de bronzage, l'utilisation de crèmes solaires et d'autres facteurs potentiels de confusion. Elles ont aussi rempli un questionnaire sur le type de médicaments qu'elles utilisaient, leurs habitudes alimentaires, ainsi que le détail de leurs activités sportives. Parmi les participantes, 25% consommaient de l'aspirine, 15% des AINS autres que l'aspirine et 60% ne consommaient aucun AINS. Les chercheurs ont dénombré uniquement 548 cas de mélanome.
L'analyse des données indique que les femmes ménopausées consommant de l'aspirine présenteraient un risque de développer un mélanome inférieur de 21% par rapport aux femmes ne consommant aucun AINS, soit une différence « statistiquement significative » , précisent-ils.
Ce risque baisserait d'autant plus que la prise d'aspirine se poursuit dans le temps: 11% avec une consommation inférieure à un an, de 21% entre un et quatre ans et de 30% pour au moins cinq ans. En revanche, la consommation de paracétamol ou d'AINS autres que l'aspirine n'a pas montré d'effet sur le risque de ce cancer cutané.
« Cet effet potentiellement protecteur contre le mélanome pourrait être lié à l'action anti-inflammatoire de l'aspirine », suppose le Dr Tang, même si ces résultats demandent à être validés par un essai clinique. Pour rappel, en mai 2012, une étude danoise avaient déjà souligné la relation possible en matière de prévention entre l'aspirine et le mélanome.