Les cochons vont nous sauver. Une équipe scientifique internationale est parvenue à modifier génétiquement des porcelets afin que leurs organes soient davantage compatibles pour des transplantations sur l'homme. Les travaux ont publiés dans la revue Science et constituent une avancée de taille.
De fait, les porcs sont étudiés pour leur biocompatibilité avec l’homme. Dans des travaux précédents, des chercheurs ont ainsi utilisé ces animaux pour transplanter des valves cardiaques et des pancréas.
CRISPR-Cas9
Mais les espoirs que génèrent ces percées restent freinées par un risque majeur. En effet, les xénotransplantation, nom de ces greffes d'organes d'animaux sur des humains, comportent des risque de transmission d’un virus dont on craint qu’il puisse infecter l’homme.
Or, l’équipe de généticiens a utilisé avec succès la méthode CRISPR-Cas9 afin de supprimer les gènes responsables de ces virus dans l'ADN porcin, avant de faire se développer les embryons. Ainsi, 37 porcelets sont nés, avec des organes potentiellement adéquats pour une transplantation sur l’homme. Les organes porcins « peuvent atteindre une taille idéale pour les humains », ajoutent les auteurs.
Lutter contre la pénurie d'organes
Mais si ce risque viral est écarté, « les cochons auront besoin d'autres modifications pour que les organes ne soient pas rejetés par le système immunitaire humain, ou ne causent pas d'autres dommages », préviennent les scientifiques.
Les xénotransplantations pourraient offrir des solutions à la pénurie de dons d’organes. En France, près de 50 000 personnes vivent avec un organe greffé ; il manque 12 000 greffons chaque année afin de répondre à la demande.