« Une cohorte européenne de patients "contrôleurs après traitement" coordonnée par l’ANRS débutera dans les prochains mois », a annoncé le directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida, le Pr Jean-François Delfraissy.
Cette décision fait suite à l’annonce des résultats de l’étude Visconti publiée par des médecins français dans la revue américiane PlosS Pathogens.
Traités sous antiviraux dix semaines seulement après leur infection, 14 patients atteints du sida ont réussi à contenir naturellement leur infection plus de sept ans après l’arrêt des traitements.
Il y a quelques jours, les Américains rapportaient le cas d’une petite fille contaminée par le sida à la naissance et qui avait, elle, aussi réussi à contrôler l’infection sans l’aide des trithérapies. Elle avait reçu un traitement 30 heures à peine après sa naissance.
Dans les deux situations, le virus n’a pas été éradiqué mais sa présence est si faible que le système immunitaire de l’organisme peut le contrôler tout seul. Les médecins parlent de « guérison fonctionnelle » et de patients « contrôleurs ».
« Le traitement précoce a probablement contenu les réservoirs viraux, et préservé les réponses immunitaires, combinaison qui a certainement pu favoriser le contrôle de l'infection après l'arrêt du traitement », a expliqué le Pr Christine Rouzioux, de l'hôpital Necker à Paris qui a coordonné ces recherches.
Les résultats de cette « étude ceux observés chez le bébé plaident fortement en faveur d’une initiation précoce du traitement antirétroviral, précise le communiqué de l’Anrs. En termes de recherche, ils peuvent s’avérer importants pour développer des stratégies visant à l’éradication du VIH ou, a minima, à obtenir un contrôle stable et durable de l’infection en l’absence de traitement antirétroviral. C’est ce que devra démontrer l’étude européenne.