Une espèce de moustiques vecteur du paludisme, Anopheles bancroftii, a été détectée en Nouvelle-Calédonie en juin, a annoncé le directeur adjoint de la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS), lors d'une conférence de presse ce jeudi. Jusqu'alors, l'anopheles n’avait jamais été détecté sur le territoire. Il est également vecteur de filariose lymphatique, une autre maladie tropicale parasitaire.
Un autre type de moustique, Aedes scutellaris, vecteur de la dengue et d'autres arboviroses, lui aussi inédit dans l'archipel, a été trouvé une première fois en mars 2016, puis de nouveau en février 2017, a précisé la DASS.
Un "vaste plan" mis en œuvre
« L'hypothèse est que ces moustiques ont été importés par des plantes venues de l'extérieur », a expliqué Jean-Paul Grangeon, citant l'Asie, la Papouasie Nouvelle-Guinée, l'Australie, l'Indonésie et d'autres pays du Pacifique sud. Les moustiques ont été repérés dans une pépinière proche de l'aéroport international de la Tontouta lors d'actions de prévention menées autour des cas de dengue.
Pour éradiquer les deux espèces de moustiques introduites, le gouvernement a instauré un vaste plan consistant à détruire les gîtes larvaires, assécher les marais et épandre, pendant quatre mois, des insecticides (de la deltaméthrine et la bactérie bacillus thuringiensis israelensis ) sur les zones contaminées et un large périmètre de sécurité.
L'ensemble de ces mesures ont un coût est estimé à 150 millions de francs CFP (1,3 million d'euros). Chaque année, on recense en Nouvelle-Calédonie deux à trois cas de paludisme importé, mais jamais à ce jour de cas de paludisme autochtone. En revanche, la dengue, véhiculée par le moustique Aedes Aegypti, a déjà fait 11 morts depuis janvier.