Comme tous les ans, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie son rapport sur les résidus de pesticides dans les aliments. La contamination des aliments reste à un haut niveau, avec 65% des fruits et 39% des légumes contenant des résidus en moyenne en Europe. Mais Générations futures, une association qui informe sur les risques liés aux pesticides, appelle la France à améliorer sa surveillance analytique des pesticides dans les aliments pour une meilleure sécurité alimentaire.
Car, si la France semble se situer en dessous de ces chiffres moyens avec 53% des fruits et 30% des légumes contaminés par des résidus de pesticides, Générations Futures s’étonne cependant des différences entre les chiffres français et, par exemple, les données allemandes, pays ou le document de l’EFSA nous dit que 77% des fruits et 50% des légumes contiennent des résidus de pesticides.
Mais l'association remarque d’abord que l’Allemagne teste entre 2 fois et demi et 3 fois plus d’échantillons de fruits et de légumes que nous. La France se situe ainsi parmi les derniers pays européens au nombre d’échantillons analysés par tranche de 100 000 habitants. Ensuite, l'association note que l’Allemagne recherche 788 molécules différentes dans les fruits et légumes alors que la France n’en recherche que 332. Et, bien évidemment « plus on recherche de pesticides différents plus on va en trouver, c’est une évidence » souligne Génération Futures.
Pour remédier à ce dysfonctionnement, François Veillerette, porte parole de l'association « demande donc que la France aligne ses standards sur ceux de l’Allemagne en matière de recherche de résidus de pesticides, en augmentant fortement le nombre de molécules recherchées et le nombre d’échantillons analysés afin d’offrir à nos concitoyens la meilleure sécurité sanitaire possible ».
Une demande qui semble rejoindre l'inquiétude de certains professionnels de santé. En effet, pour la première fois en France, des médecins du Limousin ont interpellé de façon officielle les autorités régionales sur l’impact sanitaire des pesticides dans leur région. Le texte, qui a commencé à circuler dans les cabinets médicaux de la région il y a quelques semaines, compte 85 signatures de professionnels, en Haute-Vienne, Creuse et Corrèze.