Mais quelle stratégie Nicolas Hulot poursuit-t-il à la Commission Européenne ? Les associations environnementales l’ignorent et s’inquiètent. Déjà, sur l’interminable dossier des perturbateurs endocriniens, le ministre de la Transition Ecologique et Solidaire a franchement étonné lorsqu’il a soutenu et applaudi la définition retenue par les autorités européennes. Une définition dictée par les lobbies, ont accusé les défenseurs de la santé et de l’environnement. On aurait cru Nicolas Hulot plus opiniâtre.
Cette fois, c’est un autre rendez-vous qui se prépare à la Commission. Il est question du glyphosate, dont l’autorisation arrive à échéance d’ici la fin de l’année. Les Etats membres doivent se prononcer sur l’éventuelle ré-homologation de l’un des pesticides les plus vendus au monde. Le dossier explosif ne cesse d’être ajourné à Bruxelles, faute d’accord entre les Etats.
"Pourquoi ce silence ?"
La France, notamment, est montée au créneau pour s’opposer à un renouvellement de l’autorisation du pesticide, classé comme probablement cancérigène par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer).
Alors que le pays « s’était jusqu’à présent clairement positionnée contre la ré-homologation (…), le nouveau gouvernement français n’a toujours pas fait connaître sa position ! Pourquoi ce silence ? La France est-elle en train de changer d’avis à quelques semaines d’une décision cruciale ? », s’interroge Générations Futures dans un communiqué.
L’ONG a lancé une pétition pour demander à Nicolas Hulot de se positionner « clairement et sans délai contre la ré-homologation de cette molécule, comme l’avait fait le gouvernement précédent ». En quelques jours, l’initiative a recueilli
12 000 signatures.
Les Etats membres devront se prononcer de nouveau, d’ici quelques semaines, sur la proposition de ré-homologation du glyphosate. Les agences européennes nient la toxicité de la substance. Aux Etats-Unis, où des agriculteurs ont porté plainte contre Monsanto, fabricant du glyphosate, des correspondances internes ont été divulguées. Elles enseignent que les responsables de Monsanto s’alarmaient dès 1999 de la toxicité du glyphosate et ont tenté depuis de la dissimuler.