Les remèdes de grand-mère ne sont pas toujours anodins. Pour limiter les symptômes liés à la ménopause (bouffées de chaleur, maux de tête…) et éviter de prendre des traitements hormonaux, il est parfois conseillé de consommer tous les jours des solutions à base de racine de réglisse, ou bien des compléments alimentaires qui en contiennent.
L’idée qui sous-tend cette suggestion repose sur les bienfaits de la glycyrrhizine, composé actif de la réglisse, qui semble avoir la capacité de réguler les niveaux d’œstrogène chez les femmes.
S’il n’est pas question de nier les bienfaits de la glycyrrhizine, reconnus par les médecines traditionnelles, il convient d’alerter sur les risques liés à ce régime.
Des scientifiques ont en effet mené des travaux qui confirment la toxicité de la réglisse prise à fortes doses quotidiennes. Chose que l’on connaissait : aux Etats-Unis, la FDA recommande d’ailleurs de ne pas abuser de la réglisse et de se méfier de ses effets secondaires (arythmie cardiaque, fatigue musculaire…).
Enzymes inhibées
Mais l’étude montre également un risque d’interaction médicamenteuse à plus faibles doses, ce qui doit alerter les consommatrices. « Nous nous sommes demandés si de petites quantités de réglisse dans le cadre d’une supplémentation quotidienne pouvaient engendrer des problèmes en interférant avec le métabolisme des médicaments et leur circulation » dans l’organisme, expliquent les chercheurs, de l’Université de Chicago.
La réponse est oui. En effet, l’activité des enzymes hépatiques responsables du traitement des médicaments peut se retrouver inhibée par la glycyrrhizine, affirment les chercheurs. Cela induit un processus plus lent et une moindre maîtrise du devenir du médicament dans l’organisme.
Ces modifications métaboliques peuvent générer un risque pour la santé, expliquent les chercheurs, qui appellent à la vigilance les femmes supplémentées à la réglisse et sous traitement médicamenteux.