Les condamnations pleuvent sur le laboratoire américain Johnson & Johnson. Ce lundi 21 août, l’industriel suspecté de fabriquer des talcs cancérogènes a été condamné à 417 millions de dollars (soit plus de 350 millions d’euros) de dommages et intérêts par un tribunal de Los Angeles. Il s’agit de la plus importante indemnisation octroyée à une plaignante atteinte d’un cancer des ovaires.
Au vu des éléments présentés pendant le procès, le jury a estimé que le laboratoire spécialisé dans les produits d’hygiène n’avait pas assez informé la plaignante, Eva Echeverria, des risques de l’utilisation du talc pour sa toilette intime. La sexagénaire utilisait ce produit depuis son adolescence. Son cancer des ovaires a été diagnostiqué en 2007.
« Nous sommes reconnaissants de la décision du jury », a déclaré l'avocat de la plaignante, Mark Robinson, qui soutient que Johnson & Johnson cache la vérité sur ses produits depuis des années.
Plus de 4 800 plaintes
Un avis partagé par de très nombreuses plaignantes et leur avocat. Johnson & Johnson fait face à plus de 4 800 procédures. Avec cette nouvelle condamnation, le laboratoire a été reconnu coupable 5 fois et a d’ores et déjà versé plus de 720 millions aux victimes ou leur famille. En revanche, en mars dernier un jury l’a relaxé.
Fort de cette décision, le laboratoire a annoncé son intention de faire appel. « Nous nous basons sur la science qui affirme que le talc Baby Powder de Johnson & Johnson est sûr », a indiqué une porte-parole de l’industriel dans un mail à l’AFP. Nous nous préparons pour d'autres procès aux Etats-Unis et continuerons de défendre la sécurité du Baby Powder ».
Le groupe pharmaceutique s’appuie sur une étude de l'Institut américain du cancer montrant que « les preuves ne soutiennent pas une corrélation entre une exposition de la région du périnée au talc et un risque accru du cancer des ovaires ».
Reste que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence dépendante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), classe le talc comme un agent cancérogène probable. Le danger est lié à la trace de fibres d'amiante dans certains produits, précise l'agence.