« Il y a un véritable décrochage cet été dans les services d’urgence ». Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), a exprimé les craintes de la profession face à la fermeture de services mobiles d’urgence et réanimation (SMUR) pendant l’été.
Ces services, rattachés aux hôpitaux, composés de véhicules médicalisés et de leurs équipes, délivrent des soins intensifs sur les lieux d’accidents, de malaises ou d’accouchements. Or, d’après l’AMUF, ils ne sont pas toujours assurés cet été. Deux SMUR du département de l’Aude ont par exemple fermé respectivement 13 jours et 4,5 jours depuis début juillet, a confirmé à l’AFP l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie.
Manque de réactivité coupable
La fermeture aurait pu passer presque inaperçue, si un homme de 43 ans n’était pas décédé d’un infarctus le 10 août dernier. « L’arrivée de l’équipe de réanimation a été très tardive du fait de la fermeture ce jour-là », a indiqué Christophe Prudhomme. L’ARS informe de son côté qu’un médecin correspondant est intervenu, mais sans succès.
Pour pallier les tensions de personnel, des infirmiers sapeurs-pompiers sont mobilisables, tout comme les médecins du Samu. L’agence indique également que des efforts sont consentis afin de pourvoir les postes vacants.
Des tensions en Île-de-France
« On a une dégradation de notre système de santé qui se traduit par le fait que, dans un certain nombre de régions, il n'y a plus de médecins », s’inquiète Christophe Prudhomme, mettant en cause « la conjonction de contraintes budgétaires, de la pénurie de médecins dans certains territoires et de la pénibilité du métier d'urgentiste ». Et les tensions ne se limitent pas aux déserts médicaux. Même en Île-de-France, les médecins urgentistes des SMUR peuvent se faire rares.
L’Amuf souhaite maintenant être entendue par la ministre de la Santé, « dans les meilleurs délais, pour lui exposer ses propositions tant en réorganisation qu'en moyens techniques et de personnels ».