• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Etude française

Zika : le sperme altéré plusieurs mois après l'infection

Des médecins de Toulouse et Pointe-à-Pitre ont découvert que la qualité du sperme est altérée les mois suivant l'infection par le virus Zika. 

Zika : le sperme altéré plusieurs mois après l'infection pressmaster/epictura




Capable de persister des mois dans le sperme, le virus Zika entraînerait une baisse du nombre de spermatozoïdes, montre une étude française publiée dans The Lancet Infectious Diseases.

Les chercheurs du CHU de Toulouse en partenariat avec des médecins de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) ont étudié 15 hommes infectés au cours de l’épidémie qui a frappé la région entre avril et novembre 2016. La moyenne d’âge est de 35 ans.

Au cours de leur suivi, les médecins ont réalisé des prélèvements de sang, d’urine et de sperme aux 7e, 11e, 20e, 30e, 60e, et 120e jours après l’apparition des symptômes. Dans les échantillons de sperme, les chercheurs ont notamment étudié le nombre de spermatozoïdes, leur motilité et vitalité ainsi que leur morphologie.


Virus actif toujours présent

Sur les 15 participants, 4 présentent encore des traces du virus dans leur sperme une semaine après l’infection, ainsi que les 20 jours suivants. Au bout de 4 mois, 3 patients sont encore testés positifs. Des résultats qui confirment la longue persistance du virus dans les fluides biologiques.

Mais plus encore, cette étude confirme que le virus présent dans le sperme a conservé sa capacité à se répliquer, et ce, des mois après l’infection. « La présence d’une charge virale élevée dans le sperme, et de virus capables de se répliquer dans la fraction mobile des spermatozoïdes, peut mener à la transmission de l’infection durant un rapport sexuel ou au cours des techniques de procréation assistée », concluent-ils.


Moins de spermatozoïdes

En outre, les analyses montrent qu’après l’infection, le nombre de spermatozoïdes dans l’éjaculat chute. Alors qu’au 7e jour, 119 millions de gamètes par millilitre sont recensés, les chercheurs en comptent seulement 70 millions au 60e jour. La quantité revient à la normale au bout de 4 mois.

« L’altération du sperme observée après la phase aigüe de l’infection pourrait affecter la fertilité et expliquer les effets sur les testicules et l’épididyme », indiquent les auteurs. De fait, des travaux réalisés chez la souris et publiés notamment dans Nature, ont montré que le virus Zika provoquait des dégâts au sein de ces tissus pouvant engendrer une infertilité.

Les volontaires de cette étude sont actuellement revus par les médecins de Pointe-à-Pitre afin de collecter des informations un an après l’infection.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES