« L'enquête souligne que la prise en charge médicale a été conforme aux bonnes pratiques obstétricales telles que définies par les recommandations de la Haute autorité santé. » Le communiqué l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) publié lundi soir est sans ambiguïté. La maternité de Cochin-Port-Royal est blanchie par une enquête interne médicale et administrative exceptionnelle diligentée à la suite de la perte de son bébé par une patiente qui avait été renvoyée chez elle.
Venue pour un examen médical et un déclenchement d'accouchement, la patiente s’était présentée une première fois le 29 janvier. Le personnel de la maternité avait alors considéré que c'était trop tôt et qu'il n'y avait pas de risque. La jeune femme s'était présentée de nouveau dans la nuit du 31 janvier au 1er février mais avec un fœtus mort in utero.
Devant l’émoi suscité par cette affaire, le ministre de la Santé avait alors confié une mission médicale au Pr Bruno Carbonne, président de la collégiale des gynécologues-obstétriciens de l'AP-HP avec l’appui de plusieurs spécialistes. « Les résultats de cette enquête, écrivent-ils, confirment les premiers éléments d'analyse : les personnels soignants, médicaux et paramédicaux étaient au complet et la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences ».
Mais à la suite de la mort de du fœtus, le couple avait déposé une plainte contre X pour homicide involontaire par négligence. Là aussi, les conclusions de la mission du Pr Carbonne sont claires : « le déclenchement de l'accouchement, tel qu'il avait été planifié, n'a, à aucun moment, présenté un caractère urgent, en l'absence de risque fœtal identifiable ».
Pas d’erreur médicale, donc, tout au plus, les experts de l’ AP-HP reconnaissent à demi-mot des faiblesses dans l’accueil et dans la prise en charge des patients au sein de cette maternité. A la suite d’échanges avec le couple et les personnels concernés, les membres de la mission proposent « d’améliorer la communication au sein de l’équipe avec les patients à chaque étape du suivi et de la programmation des activités » de la maternité de Port-Royal. Classé niveau 3, c’est-à-dire pour des accouchements difficiles, ce service ne semble pas être configuré pour accueillir des femmes dont l’accouchement ne pose, à priori, aucun problème. Ainsi, les experts proposent-ils d’identifier « une filière spécifique de prise en charge des grossesses à bas risque » pour permettre « un suivi plus personnalisé ».
Enfin, le communiqué précise que le rapport a été présenté à la famille. Mais il ne dit mot des circonstances de la mort du bébé ni des résultats de l’autopsie.