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Plaisir féminin

Sexe : la durée de la pénétration n'augmente pas le plaisir des femmes

Par Ambre Amias

Une étude confirme que la pénétration n’est pas nécessairement synonyme de plaisir pour les femmes. La durée non plus.

katherineg/Epictura

Une étude américaine pourrait faire office d’introduction au sexe pour de nombreux hommes. Ses résultats vont à l’encontre des clichés du porno et de croyances largement répandus dans la communauté masculine, mais aussi chez certaines femmes.

Parmi les plus intéressants, quelques informations sur le rapport entre pénétration et plaisir. N’en déplaise aux hommes pressés, pour 82 % des femmes, la pénétration vaginale ne suffit pas à atteindre l’orgasme. Plus d’un tiers (36 %) a besoin d’une stimulation clitoridienne en plus, et pour un tiers supplémentaire, cette stimulation parallèle est un plus non négligeable.

Plus c’est long, plus c’est... long

Ces résultats, publiés dans la revue Sex & Marital Therapy, sont issus d’une étude en ligne sur 1 055 femmes âgées de 18 à 94 ans. Les chercheurs de l’université de l’Indiana (États-Unis) les ont interrogées sur plusieurs éléments qui les aidaient (ou non) à prendre du plaisir.

Première information, le plaisir est variable. Près de 4 femmes sur 5 affirment que certains orgasmes sont plus intenses que d’autres. Et l’intensité ne dépend pas de la durée du rapport. Moins d’une sur cinq pense que la durée de la pénétration joue un rôle sur le niveau de plaisir.

Retour aux sources

Alors, quelles sont les conditions qui favorisent l’orgasme ? Les réponses ne relèvent finalement pas d’un grand secret : le temps passé à faire monter l’excitation, l’intimité émotionnelle, mais aussi le fait d’avoir un partenaire sexuel qui sait ce qu’il aime, et donc la stimulation clitoridienne pendant la pénétration, explique Debby Herbenick, directrice du centre pour la promotion de la santé sexuelle à l’université de l’Indiana, et auteur principal de l’étude.

Elle ajoute que, finalement, les couples pourraient tirer profit de l’expérience acquise lors de leurs premières nuits. « Souvent, lorsque les couples se forment, ils passent plus de temps à s’embrasser et à se caresser, bien avant de commencer le sexe oral ou la pénétration, souligne-t-elle. Bien trop souvent, lorsque ces deux pratiques rentrent dans la routine sexuelle, le reste s’efface. Ce qui est réellement dommage, lorsqu’on considère le pouvoir du toucher génital ».

Parler avant d’agir

Les couples doivent donc continuer à se toucher. Mais pas n’importe comment ! Les femmes interrogées sont 41 % à déclarer préférer une méthode de caresses. Mieux vaut donc savoir laquelle. « Ce résultat met en lumière l’importance des conversations sur le sexe et le plaisir, ou simplement de savoir montrer à son partenaire ce que l’on aime, ajoute-t-elle. Sinon, les chances de tomber sur le bon geste est faible ».

En résumé : parler, ne pas tomber dans la routine, éviter l’empressement vers la pénétration et stimuler le clitoris seraient, statistiquement, les éléments clés du plaisir féminin. Statistiquement seulement. Car en matière de sexe, sans doute plus que partout ailleurs, les goûts et les couleurs…