Il y a quelques jours à peine, un article publié dans la revue médicale Pediatrics faisait état d’une hausse inquiétante d’admissions d’enfants pour intoxication accidentelle au cannabis dans les hôpitaux français. Entre 2004 et 2014, ces incidents ont plus que doublé.
Les urgentistes de l’hôpital de Nice (Alpes-Maritimes) alertent à leur tour les parents sur le risque que peut représenter l’ingestion de cannabis pour les plus petits. Dans Nice Matin, ils signalent qu’en seulement deux semaines, cinq enfants ont été admis aux urgences pédiatriques pour des « troubles neurologiques » liés à ce type d’accident.
Coma et dommages neurologiques
« En moins de 15 jours, cinq enfants de moins de deux ans ont été hospitalisés, l'un d'entre eux a même nécessité une prise en charge en réanimation », a expliqué au quotidien sudiste le Dr Hervé Haas, chef du service des urgences pédiatriques du CHU de Nice.
Les enfants admis souffrent de troubles inquiétants pour les parents : le cannabis altère leur conscience, comme chez l’adulte, mais provoque aussi chez eux des états comateux, voire des convulsions. Dans les cas les plus graves, l’intoxication peut plonger les enfants dans le coma, et avoir des conséquences graves.
« Le produit est éliminé dans les 24 à 48 h qui suivent l’ingestion, mais le risque de séquelles neurologiques n’est pas nul », précise le Dr Haas. Les cinq bébés niçois sont sortis de l’hôpital et se portent bien.
Incidents plus fréquents et plus graves
D’après les parents, ils auraient ingéré des boulettes ou des mégots en les ramassant dans les parcs publics de la ville. L’une des mères a confié à Nice Matin que les symptômes de son fils ont débuté peu de temps après une balade au parc.
Mais le plus souvent, les intoxications interviennent à la suite de négligence des parents consommateurs, qui laissent traîner des morceaux de résine de cannabis. Les faits sont de plus en plus fréquents, et de plus en plus graves, soulignent les chercheurs dans l’article de Pediatrics.
L’augmentation générale de l’usage du cannabis en France, mais surtout la plus forte concentration des produits en THC (tétrahydrocannabinol, principe psychoactif du cannabis) pourraient être à l’origine de la sévérité croissante de ces symptômes.
Entre 2004 et 2014, 235 enfants, âgés pour la plupart de moins de 18 mois, ont été admis aux urgences. Dans plus d’un cas sur dix, ils sont tombés dans le coma.