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Fédération Hospitalière de France

Hôpital : les directeurs réclament plus d'autonomie

Par Anne-Laure Lebrun

La Fédération Hospitalière réclame plus d'autonomie et de soutien financier pour mettre en place les groupements hospitaliers de territoire. 

vilevi/epictura

A l’heure où se prépare le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2018, la Fédération Hospitalière de France (FHF) veut faire entendre sa voix. Lors de sa conférence de presse de rentrée, l’institution a rappelé que les hôpitaux publics s’engagent dans des réformes majeures, notamment la mise en place des Groupements hospitaliers de territoire (GHT) qui vise à apporter une réponse adaptée aux besoins de santé des territoires. Un effort voulu et consenti mais qui doit être accompagné par les autorités, réclame la FHF.

« Les GHT sont un changement de paradigme complet de notre système de santé qui, jusque-là, était très uniforme aux 4 coins du pays, a déclaré Frédéric Valletoux, président de la FHF. Avec cette réforme, le secteur hospitalier montre qu’il sait s’adapter ».

Mais cette évolution ne se fait pas toujours en douceur. « Nous n’avons jamais voulu une intégration à marche forcée et plaidons pour plus de souplesse », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il était temps de laisser de l’autonomie aux établissements. Citant nommément les agences régionales de santé (ARS), la FHF estime « qu’elles n’ont plus vocation à intervenir dans la gestion quotidienne des groupements ». « Les ARS doivent maigrir », a lâché Frédéric Valletoux.


Coopérer avec les médecins de ville

La FHF souhaite, par ailleurs, passer « au temps 2 » des GHT en invitant autour de la table les cliniques privées et les médecins libéraux. Une étape indispensable pour répondre à la problématique des déserts médicaux.

Dans un courrier adressé à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, Frédéric Valletoux propose également d'interdire l’installation des médecins libéraux en secteur 2 dans les zones déjà surdotées, mais tout en préservant la liberté d’installation des praticiens en secteur 1. Objectif : mieux répondre aux besoins des territoires.

Et si la médecine de ville n’arrive toujours pas à répondre aux besoins des patients, la FHF suggère que les hôpitaux de proximité viennent en renfort. Des initiatives ont d’ores et déjà été mises en place dans certaines communes comme à Grigny (91). La mairie a mis à disposition des locaux et le Centre hospitalier sud francilien a détaché deux médecins.

Manque de financements

Mais pour multiplier ces expérimentations, la FHF prévient que les investissements dans le secteur hospitalier devront être renforcés. Après avoir réussi à réaliser 2 milliards d’économies ces deux dernières années, les hôpitaux attendent maintenant un soutien financier de l’Etat.

La Fédération appelle notamment de ses vœux qu’une partie de l’enveloppe de 5 milliards d’euros annoncée par le président de la République soit destinée aux hôpitaux. Réponse à l’automne.

La FHF s’inquiète de l’avenir des EHPAD publics

Lors de la conférence de rentrée, Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France (FHF), a annoncé qu’il continuerait à se battre contre la réforme de tarification des maisons de retraite publiques. « Nous demandons toujours le gel de cette réforme qui menace de nombreux établissements », a-t-il déclaré, rappelant que cette mesure se traduit par une perte de ressources estimée à 200 millions d’euros.

Les EHPAD s’inquiètent également de la possible diminution du nombre de contrats aidés. Quelque 25 000 contrats ont été signés dans le secteur sanitaire et médico-social, la moitié dans les EHPAD. Il s’agit surtout de postes logistiques et d’accueil. « Pour ces établissements, ce serait une double peine », a déploré David Gruson, délégué général de la FHF.