Au Texas, le risque épidémique émerge au lendemain des inondations provoquées par la tempête Harvey. Le déluge d’eaux usées qui se sont déversées dans la ville représente un risque élevé de propagation des maladies infectieuses, aussi bien concernant les infections d’origine bactérienne que les pathologies liées aux moustiques, alertent les experts.
Les répercussions de cette catastrophe pourraient ainsi s’étaler sur des années.
La noyade reste le risque immédiat lié aux inondations. Souvent, les sinistrés se noient dans leur voiture en essayant de fuir. L’électrocution et l’hypothermie font également partie des autres risques immédiats.
Zones densément peuplées
Mais les retombées à plus long terme pourraient être bien pires, alors que les habitants sont exposés à des quantités très importantes d’eaux polluées dans les rues, les maisons et les entreprises. En effet, quand les eaux se répandent dans des zones métropolitaines très densément peuplées, comme Houston, elles ont de grandes probabilités d’être sales et dangereuses, expliquent les experts.
« Il y a des eaux d’égouts, des pesticides, des ordures, des herbicides et des toxines dont on n’a même pas idée, énumère Ranit Mishori, de l’université de médecine de Georgetown, citée par l’AFP. On parle de centaines de différents types de bactéries et de virus qui pourraient contaminer l’eau ».
La population peut être infectée par simple contact avec l’eau, à cause d’une égratignure ou d’une plaie ouverte par laquelle les agents pathogènes peuvent s’infiltrer. Les eaux polluées peuvent également imprégner le réseau d’eau potable, ce qui augmente le risque de contamination de l’eau et, avec cela, de choléra.
Bouillir l'eau
« La propagation du choléra est l’un des dangers les plus élevés après n’importe quelle catastrophe naturelle », rappellent encore les experts. Cette maladie, qui génère des diarrhées sévères, tue environ 100 000 personnes chaque jour à travers le monde.
Parmi les autres risques infectieux, les experts évoquent la leptospirose, causée par l’urine des rongeurs, des cochons et des chevaux. La maladie peut être d’issue fatale. Les personnes âgées, les enfants et les personnes immunodéprimées sont particulièrement vulnérables. Les spécialistes appellent la population à faire bouillir l’eau avec laquelle elle se lave le corps et les dents, ou encore à utiliser des bouteilles d’eau minérale.
Moisissures
Par ailleurs, le risque de moisissure est lui aussi inquiétant. Pendant les prochaines semaines et mois, des champignons se développeront sur les façades des bâtiments inondés, ce qui exposera la population à un risque toxique.
Enfin, le risque de maladies liées à des moustiques – West Nile, Zika – augmente lui aussi après l’inondation. Les moustiques pondent en effet leurs œufs dans les eaux stagnantes et profiteront de l’occasion pour se propager.