En sursis depuis quelques mois, voire quelques années, la maternité de la commune d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) pourrait être sauvée. En juillet, sur les recommandations de la commission spécialisée de l’organisation des soins (CSOS), l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine avait recommandé l’arrêt de ses activités, pour des raisons de sécurité.
Elle justifiait notamment sa décision par le manque de médecins exerçant encore dans l’établissement : le seul gynécologue encore en poste est à quelques mois de la retraite. Mais le Collectif santé, constitué de citoyens et d’élus qui luttent pour le maintien des activités sanitaires dans le Haut-Béarn, a annoncé que les recrutements en cours devraient permettre à la maternité de survivre.
Un recrutement bien avancé
Un « nombre suffisant de praticiens est en passe d'être trouvé, très prochainement, et ces derniers seront présentés à l'administration hospitalière, a ainsi déclaré Robert Bareille, ancien maire-adjoint d’Oloron et membre du Collectif santé. Soyons clairs : à ce jour, on n'y est pas encore, mais tous les indicateurs sont au vert. On va y arriver ! »
L’ARS avait annoncé que, faute de médecins, la maternité fermerait ses portes fin décembre. « L’objectif haut, c'est de trouver 5 gynécologues-obstétriciens, et 5 pédiatres, avait estimé Hervé Lucbéreilh, maire d’Oloron, joint par Pourquoidocteur en juillet. Je pense qu’en en trouvant 3 de chaque, nous serions tous déjà soulagés. »
Verdict le 5 septembre
Ses espoirs semblent donc se concrétiser. Une réunion sera organisée par le Collectif santé le 5 septembre à la mairie d’Oloron. Il y détaillera le profil des médecins candidats. Le maire avait déjà affirmé avoir reçu la candidature de deux obstétriciens espagnols, habitant de l’autre côté de la frontière pyrénéenne.
« Avec ces deux médecins et celui déjà en place, qui est prêt à jouer le jeu en restant une année supplémentaire, plus éventuellement les deux à trois touches intéressantes du côté du cabinet de recrutement, cela pourrait aller vite », avait-il ajouté.
Désert médical
Le sauvetage de la maternité a mobilisé plus que les habitants d’Oloron. Ceux des environs ne sont pas non plus prêts à la laisser être transformée. L’ARS avait en effet proposé que seule la prise en charge pré- et postnatale soit maintenue.
Mais la petite ville est entourée de montagnes, et les déplacements ne sont pas évidents. « Le fait d’aller accoucher à Saint-Palais ou à Pau, comme ce qui nous est proposé, va doubler ou tripler les distances pour les femmes enceintes », avait regretté M. Lucbéreilh.
L’ARS avait laissé jusqu’à « fin septembre, début octobre » pour le recrutement des médecins. Le sauvetage semble donc en bonne voie. Le 30 septembre, une manifestation du Collectif santé est prévue. Espérons donc que les revendications qu’il souhaitait faire entendre se seront, d’ici-là, transformées en célébration de leur victoire.