Victoire. La France se prononcera contre la réautorisation du glyphosate, a annoncé Générations Futures, citant une information du média spécialisé Agra Presse. Le ministre de la Transition écologique et solidaire l’a annoncé ce mardi lors d’un déplacement en Bretagne. La pression citoyenne, illustrée par une pétition ayant réuni plus de 23 000 signatures en deux semaines, aura donc porté ses fruits.
Jusqu’ici, Nicolas Hulot a surtout brillé par son silence sur ce dossier sensible. La réhomologation du glyphosate fait l’objet d’intenses débats à la Commission européenne. Le gouvernement précédent s’était opposé, par la voix de Ségolène Royal, à une réautorisation pendant dix ans de l’herbicide fabriqué par Monsanto, considéré comme probablement cancérogène par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Mais on ignorait, jusqu’ici, la position du nouveau gouvernement et de son ministre de l’Ecologie fraîchement nommé.
Gros doutes
Or, les doutes étaient permis. Déjà, sur les perturbateurs endocriniens, Nicolas Hulot a douché de nombreux espoirs. Début juillet, le ministre a approuvé la définition proposée par la Commission européenne – définition qui doit permettre d’interdire un certain nombre de substances mutagènes.
Le texte, fortement décrié par les associations environnementales et les scientifiques, exige un niveau de preuves tel qu’il est en pratique presque impossible de classer de telles substances parmi les perturbateurs endocriniens. Et pourtant, il a reçu le vote et l’aval de Nicolas Hulot, que l’on a connu plus radical.
Inquiètes, les ONG ont anticipé le dossier du glyphosate en renforçant la pression sur le gouvernement. La pétition, lancée par Générations Futures, demandait que Nicolas Hulot poursuive la politique d’opposition au glyphosate engagée à la Commission européenne. Elle a contraint le ministre à se positionner.
C’est donc chose faite. Selon Agra Presse, le Comité permanent de l’UE en charge du dossier (Scopaff) se réunira les 5 et 6 octobre à Bruxelles pour un nouveau vote sur le glyphosate. « Lors du dernier vote en 2016, la France et Malte avaient voté contre, sept pays s’étaient abstenus, bloquant la décision », rappelle le média. La réautorisation avait été prolongée de 18 mois, dans l’attente d’un nouveau vote que le grand public semble bien résolu à surveiller.