L’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour 11 valences est fixée au 1er janvier 2018, a annoncé la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, invitée ce jeudi matin sur CNews.
A partir de cette date, 8 souches de plus devront être administrées aux enfants entre 0 et 2 ans. Il s’agit de la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, Haemophilus influenzae de type B, le pneumocoque et le méningocoque de groupe C. Ils s’ajouteront aux trois déjà obligatoires (diphtérie, tétanos, polio).
« Je veux rappeler aux Français que ces vaccins figurent déjà dans le carnet de santé des enfants. Et il faut savoir qu’aujourd’hui, 4 enfants sur 5 ont ces vaccins. Donc en fait, les Français le font déjà », a-t-elle expliqué.
J'étais ce matin l'invitée de @JP_Elkabbach sur @CNEWS pour exposer mes priorités #solidarités et #santé. https://t.co/Y34p0j2ld8
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 31 août 2017
Vaccination : convaincre les 15 % de récalcitrants
L’obligation vaccinale vise surtout les 10 à 15 % d’enfants non vaccinés. « Nous laisserons évidemment le temps aux familles de se mettre en ordre de marche. Il est hors de question de pousser les gens à se vacciner dans l’urgence, mais l’idée est que les 15 % d’enfants non vaccinés qui mettent en danger les autres et qui favorisent la résurgence d’épidémies pour lesquelles il y a des morts se mettent en ordre de marche », a-t-elle indiqué.
A noter que des ruptures de stock subsistent, notamment pour le DT Polio. La disponibilité de ces vaccins est un corollaire indispensable à la mise en place de cette mesure.
Les parents récalcitrants encourent en théorie jusqu'à six mois de prison et 3 750 € d'amende. Mais la ministre a précisé cet été qu’elle envisageait l’instauration d’une clause d'exemption pour les parents farouchement opposés à la vaccination. « Mon objectif n’est pas de sanctionner. L’objectif de cette obligation est de rendre la confiance aux Français. Si je prends cette décision, c’est parce que la grande majorité des enfants sont vaccinés sans aucun effet secondaire », a-t-elle répété face à Jean-Pierre Elkabbach.
Tabac : hausse d'un euro par an
Interrogée sur le tabac, Agnès Buzyn a confirmé son intention d’augmenter le prix du paquet de cigarettes. « Pour que les gens arrêtent de fumer, les hausses doivent être importantes, c’est la raison pour laquelle j’ai fixé ce prix symbolique de 10 euros le paquet pour 2020 », a indiqué la ministre.
Pour l’heure, le rythme d’augmentation n’a pas encore été décidé. Et il semble peu probable que la France suive l’exemple de la ville de New York qui vient de faire passer le prix d’un paquet de cigarette de 10 dollars à 13 dollars d’un seul coup.
« Nous allons le faire progressivement car je veux que les Français aient le temps de se préparer à arrêter. Donc nous allons annoncer le rythme de la hausse, comme cela, personne ne sera pris au dépourvu », a-t-elle décrit, ajoutant que le prix pourrait augmenter d’un euro par an.
En parallèle, un « plan global » devrait être mis en place pour limiter le commerce parallèle. « Il faut améliorer la traçabilité, lutter contre la fraude, et notamment l’importation de tabac à bas prix vendu à la sauvette, ainsi qu’une harmonisation des prix au niveau européen », estime la ministre de la Santé.
Le tiers payant généralisable courant 2018
Autre grand chantier pour Agnès Buzyn : le tiers payant généralisé, un système décrié par les médecins mais plébiscité par les patients.« J’ai 2 contraintes : la première est l’accès aux soins. Il n’est pas possible que 15 % des Français qui sont sous le seuil de pauvreté renoncent à se faire soigner. Deuxièmement, les médecins doivent avoir du temps médical. Nous ne pouvons pas demander aux médecins aujourd’hui de s’inscrire dans un dispositif qui ne fonctionne pas. Ils passent une journée par semaine à faire des papiers », a-t-elle résumé.
Mais Agnès Buzyn ne s’annonce pas vaincue. Loin de là. « Je dois répondre à ces deux enjeux, mais vous allez voir, j’y arriverai. Il ne sera pas enterré et sera mis en place courant 2018. »