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Dermatologie

Mélanomes : la majorité ne se détecte pas à partir des grains de beauté

Par Anne-Laure Lebrun

Plus de 70 % des cas de mélanome apparaissent à partir d’une peau saine ne présentant pas de tache ou de lésion cutanée.  

Goodluz/epictura
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La grande majorité des mélanomes ne se développe pas à partir de grains de beauté. Une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Dermatology montre, en effet, que plus de 70 % des mélanomes se développent de novo, à partir d’une peau saine ne présentant aucune tache ni lésion cutanée.

Chaque année, en France, plus de 11 000 personnes sont atteintes de ce cancer cutané, l’un des plus meurtriers. Il apparaît sous la forme d’une tache pigmentée et irrégulière qui ressemble à un grain de beauté. D’où l’impression fausse que les mélanomes sont issus de la modification d’un grain de beauté. « Les patients et les médecins doivent avoir conscience que la peau sans grain de beauté est plus à risque de développer un mélanome », a commenté le Dr Riccardo Pampena, onco-dermatologue à l'Istituto di Ricovero e Cura a Carattere Scientifico (Italie).

Avec son équipe, le praticien italien a passé en revue une trentaine d'études rapportant plus de 20 000 cas de mélanomes. Parmi ces cas de cancer, environ 30 % étaient associés à un grain de beauté pré-existant. Les 70 % restants sont survenus de novo. « Les mélanomes sont 64 % moins susceptibles de se développer à partir d’un grain de beauté que de novo », notent les auteurs.


Examiner sa peau

Leur analyse révèle, par ailleurs, que les mélanomes associés à la modification d’un grain de beauté étaient plus fins que les autres. Une différence qui s’expliquerait par un diagnostic plus précoce chez les patients ayant de nombreux grains de beauté. Ces derniers sont, en effet, plus enclins à faire surveiller leur peau par un dermatologue et à réaliser des auto-examens.

Au vu des ces résultats, les dermatologues rappellent l’importance de contrôler le moindre centimètre carré de peau, que l’on soit couvert de grains de beauté ou non. Au cours de cet examen, il faut rechercher l’apparition d’une nouvelle lésion, une tache sombre ou irrégulière, ou encore d’une couleur hétérogène.

Source : Plaquette d'information du Syndicat national des dermatologues-vénérologues sur les mélanomes