Le nombre de décès par overdose ne cesse de croître aux Etats-Unis. Selon un rapport des CDC, les drogues ont tué 64 000 personnes pendant l’année 2016. Les autorités ont enregistré une hausse de plus de 22 % par rapport aux 52 404 décès dénombrés en 2015. Les overdoses constituent ainsi la première cause de mortalité chez les moins de 50 ans, indique le rapport.
Le fentanyl et ses dérivés représentent une part importante de ces décès. L’épidémie mortelle qui s’est déclarée en Amérique du Nord ne semble ainsi donner aucun signe de ralentissement, malgré les alertes. Au contraire, le nombre de décès qui leur sont imputables a doublé entre 2015 et 2016, pour atteindre 21 405 en 2016 (contre 9945 l’année précédente). En 2014, le nombre de décès liés au fentanyl s’établissait à 3000. Selon les calculs du New York Times, la hausse des overdoses se chiffre à 540 % depuis trois ans.
Les drogues tuent plus que le VIH
L’année est également marquée par une reprise des décès par overdoses de cocaïne et de métamphétamine, alors que la tendance était à la baisse. Au final, l’ensemble de ces drogues tue davantage que le VIH à ses heures les plus sombres, alertent les experts.
Les hausses les plus brutales ont été observées dans le Delaware, en Floride et dans le Maryland. Signe que l’épidémie n’est pas un phénomène « rural », comme il a longtemps été d’usage de le penser. Dans le Maryland, en 2016, les décès ont ainsi dépassé à eux seuls ceux enregistrés dans le Kentucky et le Maine.
Aggravation en 2017
Selon le New York Times, les Etats ont été contraints de dépenser un part importante de leurs économies dans la prise en charge de cette lourde problématique. Ces Etats ont ainsi dû renforcer l’accès aux soins et les effectifs des forces de l’ordre, mettre en œuvre des programmes de mise à disposition d’un antidote aux overdoses d’opiacés, la Naloxone, mais aussi gérer le nombre croissant d’enfants abandonnés ou orphelins.
Le journal américain, qui a eu accès aux données les plus récentes, indique que l’épidémie devrait continuer à s’empirer en 2017. En mars, le président a déclaré l’état d’urgence. Une commission spéciale a été créée afin de trouver des solutions pour freiner cette crise. Des recommandations ont été élaborées mais à ce jour, l’administration n’a engagé aucune mesure concrète.