Les pauses-cigarettes ne seront pas autorisées à l’intérieur des lycées. Le risque d’attentat terroriste lié aux attroupements devant les établissements avait déjà mené les autorités à se poser la question d’une levée de l’interdiction l’année dernière. A la rentrée 2017, le sujet a de nouveau été mis sur la table, notamment par des proviseurs d’établissement qui craignent pour la sécurité de leurs lycées.
Plus tôt dans la semaine, une réunion interministérielle s’est tenue avec la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Il était question d’éventuellement assouplir la législation pour laisser la liberté aux proviseurs de choisir. En 2016, une centaine de lycées avaient déjà désobéi à la loi Evin et au décret Bertrand qui sanctuarisent l'école sans tabac.
"Pas question"
Mais rapidement, les associations de lutte contre le tabagisme sont montées au créneau pour dénoncer la forte contradiction entre les efforts consentis pour réduire le tabagisme chez les jeunes et le retour des pauses-cigarettes dans les lycées. La question a agité pendant plusieurs jours le gouvernement, déchiré entre les arguments sanitaires et sécuritaires. Finalement, Matignon a tranché, L'interdiction de fumer dans l'enceinte des collèges et lycées restera strictement appliquée.
« A l'heure où le gouvernement va engager une campagne de lutte contre le tabagisme, et alors que la sécurité aux abords des établissements a été renforcée dans le cadre de la nouvelle posture Vigipirate Attentats, il n'est pas question d'affaiblir le décret du 15 novembre 2006 qui interdit de fumer à l'intérieur des établissements », a indiqué le cabinet du Premier ministre à l’AFP.
Dans la matinée, ce lundi, Gérard Collomb s'est exprimé sur cette épineuse question. « Le mieux, a-t-il estimé sur Public Sénat, est de ne pas trop fumer. On fait des campagnes toute l'année, les médecins se mobilisent ». Et pourtant, « il faut essayer d'éviter les attroupements » ; en 2016, un élève sur cinq était fumeur. Une solution pourrait être, de « renforcer les dispositifs bornés » pour bloquer d'éventuels véhicules lancés à grande vitesse », a-t-il ajouté.