Dans le monde, plus de 380 millions de personnes souffrent de diabète de type 2. Elles sont 2,2 millions en France. Chez ces malades, les complications cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité. A tel point qu’un patient diabétique est considérée d’emblée comme un malade du cœur.
De fait, souffrir de cette maladie triple le risque d’être victime d’une insuffisance cardiaque, d'un AVC ou d'un infarctus du myocarde silencieux. Des pathologies étroitement liées car elles partageraient plusieurs facteurs génétiques, selon une étude présentée ce lundi 4 septembre dans Nature Genetics.
8 variants identifiés
Les chercheurs de l’école de médecine Perelman de l’université de Pennsylvanie ont analysé les séquences génomiques de plus de 250 000 hommes et femmes originaires d’Europe, d’Asie du Sud et de l’Est.
Ils ont d’abord identifié 16 nouveaux gènes favorisant le diabète de type 2, ainsi qu’un nouveau facteur de risque génétique de maladies cardiovasculaires.
Ils ont également constaté que la plupart des régions de l’ADN associées à des hauts risques de diabète sont également liés à des plus hauts risques d’atteintes cardiaques et vasculaires.
Pour 8 de ces sites, les chercheurs ont pu clairement identifier les gènes à l’œuvre. Ces variants génétiques communs aux deux pathologies jouent un rôle dans la régulation de l’immunité, la prolifération cellulaire ainsi que dans le développement du cœur.
Piste thérapeutique
A l’issue de leurs travaux, les scientifiques ont constaté que l’association entre ces différents gènes allait dans un seul sens : c’est bien la vulnérabilité génétique au diabète de type 2 qui est associée à celle des maladies cardiovasculaires, et non l’inverse. Autrement dit, le diabète de type 2 ferait le lit des affections cardiaques.
Pour les auteurs, ces découvertes pourraient ouvrir la voie au développement de molécules capables de traiter à la fois le diabète et les maladies cardiovasculaires. D’ailleurs, des médicaments déjà commercialisés ciblent ces régions, indiquent les auteurs. Il s’agit notamment de l’icosapent, un oméga 3 contenu dans l’huile de poisson.