Ils seront chez eux pour leur anniversaire. Jadon et Anias McDonald vont fêter leurs deux ans. À leur naissance, il était difficile pour les médecins d’affirmer qu’ils pourraient vivre jusque-là. Les deux frères étaient nés siamois, reliés par la tête. En octobre 2016, ils ont été séparés avec succès, mais ce n’était que le début du travail.
Après deux mois de convalescence, ils en ont passé neuf de plus à l’hôpital pour enfants de Blythedale, à quelques dizaines de kilomètres au nord de New York (États-Unis). Mais ce vendredi, leurs parents ont pu les ramener à la maison.
Une opération risquée
Les deux frères reliés par le sommet du crâne étaient nés avec des vaisseaux sanguins et des tissus cérébraux en commun. Ce type de siamois est extrêmement rare, il concerne à peine plus d’une naissance sur 10 millions. Dans ce genre de cas, les jumeaux atteignent rarement l’âge de deux ans.
Un pronostic sombre qui a décidé les parents de Jadon et d’Anias à opter pour une chirurgie destinée à les séparer, même si la procédure est extrêmement risquée. Grâce à une campagne de financement participatif, ils sont parvenus à récolter plus 84 000 euros, afin de couvrir les frais médicaux.
C’est le Dr James Goodrich, neurochirurgien pédiatrique, qui s’est occupé de diriger l’opération. Le médecin du Centre médical Montefiore, un hôpital réputé de New York, n’en était pas à sa première séparation de siamois. Au cours d’une opération marathon qui a duré 27 heures, il est parvenu à les séparer sans dommage inattendu.
Neuf mois de thérapie
Mais les deux enfants, âgés alors de 13 mois, avaient des tissus cérébraux en commun. Ils ont dû, une fois les risques infectieux écartés après deux mois de surveillance en soins intensifs, se plier à une thérapie qui aura duré plus de neuf mois.
La chirurgie les a en effet fait régresser. Si Jadon s’en est plutôt bien sorti dès le début, Anias a eu plus de difficultés. Avant la séparation, certaines de ses fonctions étaient assurées par son frère.
Une nouvelle vie
Il doit désormais être alimenté par une pompe, et ne peut dormir sans une assistance respiratoire. Mais pendant les neuf mois de rééducation, il a fait d’énormes progrès, d’après ses thérapeutes. Physiquement, et au niveau cognitif. Il peut désormais rouler et s’asseoir, et utiliser le côté droit de son corps, notamment son bras, auparavant presque complètement inerte.
Il a également appris à dire quelques mots. Quand sa mère termine de lui lire une histoire, il a par exemple pris l’habitude de dire "Fin". « Il suit le chemin de son frère, ce qui est extrêmement encourageant, se réjouit Nicole, la mère. Il a juste besoin d’un peu plus de temps. »
Les deux garçons sont donc rentrés avec leurs parents dans la maison qu’ils ont habité seulement la moitié de leur courte existence. Leur père y a fait quelques aménagements, maintenant qu’ils sont séparés. Ils pourront fêter leur anniversaire le 9 septembre prochain, dans leur nouveau foyer. Une nouvelle vie commence.