Plusieurs plaintes avaient été relayées durant l’été. Dans les Hauts-de-France, et notamment dans le Pas-de-Calais, des consommateurs avaient signalé des brûlures, parfois sévères, causées par des chaussures en provenance de magasins Chaussea. La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) s’était saisie du sujet. Elle avait lancé un appel aux consommateurs, leur demandant de se faire connaître auprès de leurs services.
Mais la situation ne semble pas isolée. Ce lundi, 60 millions de consommateurs affirme avoir reçu une quarantaine de témoignages de lecteurs, depuis le début de l’année, « présentant des démangeaisons, plaques rouges et brûlures après avoir porté leurs chaussures neuves pendant quelques jours. »
Les biocides accusés
Suspect désigné : le diméthylfulmarate (DMFu). Cet anti-moisissure s’est fait connaître en 2008, alors qu’il était utilisé sur les canapés fabriqués en Chine. Plusieurs pays en Europe avaient signalé des personnes présentant des brûlures causées par le produit.
Mais depuis, le DMFu a été interdit, et la substance n’a depuis été détectée dans aucun produit commercialisé en France, explique le magazine de l’Institut national de la consommation (INC).
Ils écartent donc a priori cette thèse. Mais d’autres biocides, parfois allergisants, sont encore couramment utilisés dans les chaussures – qu’elles soient faites de cuir ou de matières synthétiques – et dans les semelles.
Chrome VI, Nickel, formaldéhyde, thiurames, colles néoprène et teintures noires… « Ces substances allergènes ne sont pas encore toutes réglementées », souligne 60 millions de consommateurs.
Des plaintes en baisse
Le magazine rapporte en particulier des allergies concernant des articles vendus à La Halle. « Nous enregistrons régulièrement des réclamations de clients pour des suspicions d’allergies », explique Laurent Lebrin, directeur qualité de l’enseigne spécialisée dans la vente de vêtements et de chaussures à bas coût. Elle a, à elle seule, recensé 20 plaintes depuis le début de l’année.
Mais rien d’exceptionnel, visiblement. En 2015, 49 plaintes avaient été reçues, et 39 en 2016. Les fabricants procèderaient à un « assainissement progressif », ce qui expliquerait la baisse des signalements depuis 3 ans, explique M. Lebrin.
Les peaux sensibles exposées
Si, pour la plupart des consommateurs, les substances semblent inoffensives aux doses auxquelles elles sont utilisées, pour d’autres, plus sensibles, Elles peuvent provoquer des réactions graves.
Une cliente du magasin Chaussea de Petite-Forêt avait ainsi développé un ulcère récalcitrant au niveau du tendon d’Achille. « Si ça ne s’arrange pas, il faudra peut-être une intervention chirurgicale, m’a dit l’infirmier », avait-elle alors déclaré dans La Voix du Nord.