A l’heure où les pays riches sont traversés par les interrogations sur le bienfondé de la vaccination, les pays pauvres, eux, comptent les vies sauvées grâce à cette méthode préventive. Car contrairement aux premiers, les pays à faibles revenus ne disposent des moyens de prise en charge propres à contenir des flambées de maladies infectieuses. La vaccination a donc un rôle d’importance capitale dans ces pays où le soin fait défaut.
Entre 2001 et 2020, les vaccins contre l’hépatite B, le papillomavirus, la rougeole, la fièvre jaune, le rotavirus, la rubéole, l’encéphalite japonaise et trois souches bactériennes qui causent la pneumonie et la méningite auront sauvé 20 millions de vies dans 73 pays pauvres, selon une étude publiée dans le bulletin de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
600 millions d'enfants protégés
Les chercheurs se sont penchés sur l’impact du programme « Gavi, l’Alliance du Vaccin », lancé en 2000 afin de vacciner les enfants des pays les plus démunis de la planète. Depuis, le programme a permis de protéger près de 600 millions d’enfants.
Mais les vies sauvées ne sont pas le seul bénéfice apporté par la vaccination des enfants. Les chercheurs ont utilisé un modèle afin de déterminer les coûts économisés depuis le lancement de ce programme et à l’horizon 2020. Le calcul se fonde sur les coûts de santé économisés, mais aussi le gain de productivité lié à une population vaccinée et en meilleure santé.
Selon leurs calculs, ces vaccins auront permis, d’ici 2020, de réaliser plus de cinq milliards de dollars sur les traitements des patients. Les vaccins contre les bactéries qui causent la pneumonie et la méningite sont ceux qui offrent les plus grands bénéfices économiques. En tout, plus de 820 milliards de dollars d’économies auront été réalisées dans les 73 pays.
500 millions de maladies évitées
Au cours de la même période, les chercheurs signalent une baisse de 500 millions du nombre de cas de maladie, et d’ici 2020, les vaccinations auront permis d’éviter 960 millions d’années de maladie.
« Les vaccins sont généralement considérés comme l’une des interventions les plus rentables en matière de santé publique », conclut le chercheur principal Sachiko Ozawa.