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Au moins 5 jours par mois

La e-cigarette aide à arrêter de fumer

Par Julie Levallois

La cigarette électronique peut aider à l’arrêt du tabac si elle est utilisée souvent. Comme le montre un sondage américain, les plus gros usagers connaissent plus de succès.

Ecig Click/Flickr

Pour être efficace dans l’arrêt du tabac, la cigarette électronique a besoin de régularité. C’est ce que semble suggérer une étude menée par l’université de Georgetown (Etats-Unis). Parue dans Nicotine & Tobacco Research, elle montre que les chances de réussite sont plus élevées parmi les fumeurs qui se tournent vers la vape au moins cinq jours dans le mois.

Cette estimation est issue d’un sondage réalisé auprès de 24 500 fumeurs, anciens ou actuels. Tous ont été interrogés sur leurs habitudes vis-à-vis du tabac, mais aussi de la cigarette électronique. Et l’appareil peut être considéré comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac. Mais sous certaines conditions.

Vapoter beaucoup

« Les tentatives d’arrêt du tabac, et leur réussite, sont directement associées au nombre de jours d’utilisation de l’e-cigarette, résume David Levy, principal auteur de l’étude. Les chances de réussite de l’arrêt sont accrues de 10 % pour chaque jour d’usage supplémentaire. »

En effet, les fumeurs qui ont fait un usage épisodique de la vapoteuse ont moins de chance de réussir dans leur sevrage. A l’inverse, ceux qui se tournent régulièrement vers ce dispositif connaissent plus de succès. Pour cela, il fallait qu’ils l’aient utilisé au moins cinq fois dans le mois qui précédait le questionnaire. Et le nombre de recours joue bien un rôle dans le sevrage.

Un quart des fumeurs qui ont vapoté 5 à 9 fois au cours de cette période ont réussi à arrêter de fumeur. Chez les plus gros usagers, qui vapotent 25 à 30 fois dans le mois, les chercheurs ont enregistré un tiers de réussites.

Un essoufflement progressif

« Ces résultats penchent en faveur d’un usage de la cigarette électronique – surtout s’il est régulier – en tant qu’outil d’aide à l’arrêt du tabac », conclut David Levy. De fait, en juin dernier, le chercheur a déjà constaté que les vapoteurs avaient plus de chance de se sevrer par rapport à ceux qui n’utilisaient pas d’e-cigarette. Ses conclusions s’appuyaient sur le même sondage.

En France, Santé publique France a émis des conclusions plus mitigées. L’agence sanitaire a comparé l’évolution de « vapo-fumeurs » et de fumeurs exclusifs. Elle a conclu que l’usage régulier de la cigarette électronique est associé à une moindre consommation et à plus de tentatives d’arrêt. Sans trancher définitivement quant à son efficacité dans l’aide à l’arrêt du tabac.

Ces résultats ont de quoi enthousiasmer. Mais dans les faits, le dispositif connaît une perte de vitesse, l’effet de mode s’estompant. Chez les jeunes, notamment, la vape n’a plus autant la cote qu’avant, comme le montrait récemment une étude de Santé publique France. Le même phénomène s’observe dans les autres pays.