L’application Signalement-tique a remporté un franc succès cet été. Lancée officiellement le 17 juillet dernier, elle a déjà été téléchargée plus de 20 500 fois sur iPhone et Android, a annoncé ce jeudi 7 septembre l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Cette plateforme mise au point par la Direction générale de la santé (DGS) et des chercheurs de l’Inra s’inscrit dans le projet de sciences participatives intitulé « Citicks ». Elle permet aux personnes piquées par une tique d’en informer les autorités et de décrire le lieu de l’attaque. Des informations qui permettront d’établir une cartographie précise des piqûres, et ainsi traquer les tiques.
Les jardins, lieux dangereux
Au cours de l’été, 2 560 piqûres ont été déclarées chez l'homme, et 508 chez des animaux de compagnie, en particulier chez des chats et des chiens. Entre 20 et 50 signalements par jour ont été enregistrés.
L’acarien gourmand de sang aurait surtout sévi en Bretagne, dans le Centre, le Grand Est et les Pyrénées. S’il se cache en priorité dans les massifs forestiers, le nuisible a aussi été retrouvé dans les jardins autour de la maison.
Ces déclarations apprennent également aux chercheurs que les enfants de moins de 5 ans et les adultes de 20 à 40 ans sont les principales victimes des tiques.
Source : Inra
Une centaine de tiques à disséquer
Par ailleurs, l’Inra indique que 121 tiques ont été envoyées au laboratoire « Tous chercheurs » de Nancy. Les scientifiques demandent, en effet, aux personnes piquées d’envoyer l’animal mordeur pour le disséquer et l’analyser.
Pour cela, il faut retirer la tique avec un tire-tique – ne jamais l’endormir avec de l’éther ou la retirer avec les doigts –, puis la prendre en photo. Avant de l’envoyer par la poste scotchée sur une feuille, l’Inra conseille de la mettre au congélateur 5 à 10 minutes afin de s’assurer qu’elle est bien morte.
La collecte du malotru a pour ambition de mieux connaître les agents pathogènes présents dans son organisme. Actuellement, les scientifiques en connaissent une soixantaine. Le plus connu est la bactérie Borrelia burgdoferi, responsable de la maladie de Lyme. Une pathologie très invalidante si elle n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement. En France, environ 30 000 nouveaux cas sont recensés chaque année.
Retrouvez l'Invité santé avec le Pr Christian Perronne
diffusée le 12 mai 2016