Gilead a perdu la bataille du générique. Sa molécule phare, le Truvada, peut désormais être commercialisée par d’autres laboratoires. Ce 5 septembre, le tribunal de grande instance de Paris a donné raison à Mylan, détenteur d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). Ce laboratoire se verra aussi verser 100 000 euros pour frais de justice par le géant américain du médicament.
C’est un revers qu’essuie Gilead. Détenteur du brevet sur le Truvada (emtricitabine/ténofovir), l’industriel est à la tête d’un marché d’ampleur. L’antirétroviral est, en effet, utilisé en traitement et en prévention d’une infection par le VIH. Rien qu’en France, 150 000 personnes vivent avec le virus ; plus de 3 000 autres utilisent la molécule de manière préventive.
Des économies en vue
A raison de 407 euros la boîte de comprimés, le marché représente un afflux majeur pour les recettes de Gilead. En référé, le laboratoire a donc invoqué le Certificat Complémentaire de Protection (CPP) qu’il détient ; il lui permet en théorie de prolonger le monopole jusqu’en 2020 en France et dans 11 autres pays.
Mais les arguments du fabricant américain n’ont pas convaincu la justice. Le TGI a jugé le CPP « vraisemblablement nul ». Ouvrant, par la même occasion, la voie aux génériqueurs. Les économies pour la communauté devraient être substantielles. La version générique du Truvada représente une dépense de 180 euros par boîte – soit 226 de moins que le princeps. La molécule étant prise en charge à 100 %, cela devrait soulager les finances de l’Assurance maladie.