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Dépistage précoce

Parkinson : un test olfactif pour prédire le risque

Par Anne-Laure Lebrun

Les seniors qui ont un mauvais odorat ont 5 fois plus de risque de développer cette maladie neurodégénérative que les autres.

halfpoint/epictura

La disparition de l’odorat serait-elle un signe avant-coureur de la maladie de Parkinson ? Une étude publiée dans Neurology montre, en tout cas, qu’un test olfactif permettrait d’identifier les personnes à haut risque de développer cette maladie neurodégénérative dix ans avant que les symptômes apparaissent.

« L’une des forces de notre étude est que nous avons suivi des patients durant dix ans en moyenne, soit bien plus que les travaux précédents, explique le Pr Honglei Chen, épidémiologiste à l’université d’Etat du Michigan (Etats-Unis) et auteur principal. Nous avons découvert un lien important entre l’odorat et le risque de développer la maladie dans les 6 années qui suivent. Après, le lien persiste, mais il est moins puissant. »


Un risque multiplié par 5

L’équipe du Pr Chen est parvenue à ce résultat en étudiant près de 2 500 personnes âgées en moyenne de 75 ans. Au début de l’étude, les volontaires ont été invités à renifler 12 odeurs facilement reconnaissables comme la cannelle, l’essence, le savon ou encore l’oignon.

En fonction des réponses, et donc de leur odorat, les participants ont ensuite été divisés en 3 groupes. Leur état de santé a ensuite été contrôlé entre 2000 et 2012 grâce à des consultations médicales mais aussi par téléphone.

A l’issue de l’étude, 42 participants ont été diagnostiqués. Les volontaires ayant un mauvais flair étaient 5 fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que ceux ayant un excellent sens olfactif. De fait, sur les 764 personnes dépourvues d’un bon odorat, 26 ont développé Parkinson. Alors que dans le groupe des « nez », seulement 9 personnes ont souffert de la maladie sur 835 participants.


Dépister précocément

Ce surrisque chez les volontaires au sens peu développé semble persister même après avoir pris en compte les facteurs tels que le tabagisme ou des antécédents de commotions cérébrales. En revanche, il apparaît que les hommes dont le sens de l’odorat est faillible ont plus de risque de développer Parkinson que les femmes.

« Il est important de noter que toutes les personnes qui ont un faible odorat ne vont pas souffrir de cette maladie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires avant d’utiliser le test olfactif comme outil de dépistage, mais nous sommes sûrs d’être sur une bonne piste et notre objectif maintenant est de mieux caractériser les populations qui sont plus à risque de Parkinson et d’identifier de nouveaux facteurs », commente le Pr Chen.