L'affaire se règlera devant la justice. L'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) a annoncé son intention de déposer plainte contre X auprès du pôle de santé publique du tribunal de Paris.
Représentée par Marie-Odile Bertella-Geffroy, elle devrait entamer les démarches au cours de la semaine du 11 septembre. En cause, la modification de la composition du Levothyrox, un médicament utilisé pour traiter les dérèglements hormonaux. Elle serait à l'origine d'effets secondaires lourds.
L'objectif est clair : obtenir des explications satisfaisantes de la part du fabricant, Merck, et des autorités sanitaires. « Ces médicaments sont très sensibles et on ne peut pas, sans information ni procédure longue et scientifique, en changer la formulation », explique l'avocate Marie-Odile Berthella-Geffroy. De fait, nombre de patients se sont plaints d'effets indésirables après le remplacement d'un des excipients du Levothyrox.
Une étude lancée
Avec cette plainte, l'AFMT emboîte le pas à une patiente qui a attaqué le laboratoire Merck. Déposée à Mougins (Alpes-Maritimes), elle accuse le fabricant de « mise en danger de la vie d’autrui. »
Les mis en cause ont bien tenté de se défendre mais sans convaincre les malades. Lors d'une conférence de presse, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu une situation de « crise » liée au changement de formule de ce traitement administré dans le trouble thyroïdien. Tout en refusant de qualifier la situation de scandale sanitaire.
« Ces effets sont notables mais ils ne mettent pas en péril la vie des gens, a-t-elle précisé. Il est important que les patients en parlent à leur médecin, mais qu’ils n’arrêtent pas leur traitement car alors, ils se mettraient en danger ». Une étude de pharmacovigilance a tout de même été lancée, afin de recueillir l'ensemble des signalements. La mise sur le marché de versions génériques a également été évoquée.