Une évolution inquiétante. Selon le rapport annuel de l’Observatoire sociétal des cancers qu’elle de vient de publier, la Ligue met en évidence la montée de la précarité chez les personnes victimes d’un cancer. « Comme une double peine », résume le Parisien.
L’association a aidé financièrement 20 000 personnes en 2012, soit 8 % de plus que l’année précédente. Pour la présidente de la Ligue contre le Cancer, Jacqueline Godet, « l’aide sociale augmente depuis trois ans ». Plus de la moitié des 6,5 millions d'euros distribués a servi à régler un problème de la vie quotidienne : acheter de la nourriture, régler une facture EDF, ou financer une aide ménagère ou une assistante maternelle.
Pourtant, la maladie est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie. Mais « le cancer entraîne tout un ensemble de conséquences : diminution de salaire, y compris pour les proches qui veulent se consacrer au malade », explique au quotidien Jacqueline Godet. Le patient doit aussi couvrir des dépenses comme, par exemple, le forfait hospitalier, des dépassements d’honoraires, les prothèses mammaires ou les perruques. Un quart de l’aide sert à faire face à ces dépenses. « Sans la solidarité des Français, plaide la Ligue, nous ne pourrions y faire face ». Sa présidente compte saisir les pouvoirs publics pour que le 3e plan cancer lancé en 2014 tienne compte de cette précarisation.
Cette souffrance au quotidien est partagée par l’entourage. L’enquête Ifop réalisée pour la Ligue montre que les proches se sentent démunis et auraient besoin d’une formation pour l’aide au suivi des traitements. Quant aux enfants, ils sont nombreux à associer la maladie à une issue fatale.