A Bordeaux, les assiettes volent, et entre les parents d’élèves et la mairie, le torchon brûle. Objet du litige, les assiettes distribuées dans les cantines scolaires.
Elles étaient en verre trempé, elles ont été remplacées par des assiettes en polyester. Moins de bruit et moins de casse, argumente la ville. Plus de risques pour la santé de nos enfants, répondent les familles, qui redoutent la présence de perturbateurs endocriniens. Les agents chargés de la restauration scolaire craignent, eux, les problèmes musculo-squelettiques qui pourraient à la longue survenir.
Alors, pour taire la rumeur qui monte sur les berges de la Garonne, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a diligenté des analyses. Elles ont été pratiquées sur plusieurs échantillons d’assiettes neuves et ayant 6 mois et 2 ans d’utilisation. « L’objectif, précise le site Femin Actu, était de « vérifier l’absence de transfert d’éléments chimiques vers les aliments avec un risque d’ingestion et l’absence de transfert vers les aliments de perturbateurs endocriniens ». Les premiers résultats des analyses semblent avoir écarté ces deux risques.
Mais pas la colère des parents. « Cette étude est partielle et partiale », rétorque le collectif Cantine sans plastique. Anne-Sophie Moussa, l’une des porte-paroles, dénonce sur le site Rue89 Bordeaux l’opacité, le manque de concertation et la méthodologie approximative qui ont prévalu lors de la conduite de ces enquêtes.
« Les trois volets de tests que nous avons demandés ne sont pas tous réalisés », estime le collectif. « Ces résultats sont préliminaires et ne doivent pas être interprétés », confirme Anne-Sophie Moussa. Cette dernière regrette également, qu’à l’heure de la transition écologique, la Mairie ne tienne pas compte du coût environnemental et économique d’une telle décision.
De son côté, rappelle le site d’informations, Alain Juppé a lancé une consultation citoyenne jusqu’au 22 septembre. Pour recueillir l’avis des parents, mais sans doute aussi pour mesurer l’ampleur du mécontentement de ses électeurs.