Les liens entre la dépression et le niveau d’éducation restent encore mal compris. Une vaste étude tente de fournir quelques réponses dans ce domaine. Issus de l’édition 2017 du Rapport sur l’éducation de l’OCDE, les travaux montrent une diminution statistique du risque de dépression à mesure que s’élève le niveau d’instruction. Ces conclusions s'appuient sur une enquête menée en 2014 dans 26 pays européens, ainsi que sur quatre enquêtes nationales pour l’Australie, le Canada, Israël et la Suisse.
Les troubles dépressifs « au cours des douze mois précédant l'entretien » concernaient 8 % des personnes âgées de 25 à 64 ans interrogées dans les pays européens. Mais cette prévalence variait significativement selon le niveau de formation, note l’OCDE. Selon les données, le pourcentage de dépressifs est deux fois plus élevé chez les adultes qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire (12 % des personnes interrogées) que chez les diplômés de l'enseignement supérieur (6 %).
Variations entre pays
Mais dans le détail, les chiffres varient fortement d’un pays à l’autre. Pour sept des 30 pays concernés par le rapport, les données collectées ne permettent pas de conclure à l’existence du phénomène. De même, les différences entre les diplômés du secondaire et ceux du supérieur étaient très variables d'un pays à l'autre, et souvent bien moins marquées qu'entre les non-diplômés et les diplômés. Ces données doivent donc être interprétées avec précaution.
Des travaux antérieurs ont déjà identifié qu’un niveau de scolarité plus élevé est statistiquement associé à des taux de chômage moindres et des revenus plus élevés, eux-mêmes associés à une prévalence plus faible d'anxiété et de dépression. Mais en prenant en compte le niveau de revenu, la corrélation entre niveau d’études et dépression reste identifiée pour 14 pays. « Les mécanismes en jeu sont donc plus complexes », relèvent les auteurs.
Les chercheurs de l’OCDE notent que l'éducation « contribue au développement d'une série de compétences » qui peuvent avoir un impact sur la dépression. Ainsi, « le renforcement des compétences sociales et affectives, comme l'estime de soi, a plus d'impact que le renforcement des compétences mathématiques ou littéraires ».