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Etude financée par la Fondation Gates

Santé mondiale : des experts jugent irréalistes les objectifs de l'ONU

Par Ambre Amias

Seuls 20 % des 37 objectifs de santé fixés par l’ONU seront atteints d’ici 2030 dans le monde, selon une étude. Les performances des Etats sont très inégales. 

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Un peu trop ambitieux. Les objectifs des Nations Unies en matière d’éradication de maladies et de renforcement de la santé à l’échelle planétaire ne seront pas remplis dans les délais impartis, selon une étude publiée dans le Lancet et financée par la Fondation Melinda et Bill Gates. La publication de ces travaux survient à l’occasion de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. La tonalité est plutôt pessimiste.

Par exemple, aucun pays sur près de 200 évalués n’est en voie d’atteindre l’objectif d’éliminer la tuberculose en 2030 fixé par l’ONU. Moins de 5 % des pays atteindraient à cette date les objectifs de réduction des suicides, des morts sur la route et d’obésité des enfants et seulement 7 % pourraient éliminer les nouvelles infections par le virus du sida (VIH), d’après cette analyse. 
Une bonne nouvelle quand même : plus de 60 % des pays évalués pourraient atteindre les objectifs de réduction de la mortalité infantile, néonatale et maternelle et d’élimination du paludisme.

Inégalités

Au final, dans l’ensemble, seulement 20 % des 37 objectifs de santé fixés dans le cadre des objectifs de développement durable de l’ONU, adoptés en 2015, sont susceptibles d’être satisfaits, selon les auteurs.

Dans la course pour un monde plus sain, les pays seront par ailleurs très inégaux, relèvent les chercheurs. En 2030, les pays à revenus élevés atteindront 38 % des objectifs, et ceux à faibles revenus 3 %.

Sur la base des tendances enregistrées, le Kazakhstan, le Timor-Oriental, l’Angola, le Nigeria et le Swaziland devraient avoir les plus grandes améliorations globales, souligne l’équipe dans un communiqué, en évoquant une réduction de la mortalité infantile, un meilleur accès aux soins, à la planification familiale et la présence de personnel qualifié à l’accouchement.

Des pays devraient en revanche perdre du terrain, compte tenu des tendances à l’obésité des enfants. C’est le cas du Sri Lanka, du Venezuela, de la Serbie et de l’Ukraine.

La France est 26e  

L’équipe dresse également un classement des pays sur la base d’un indice global de réalisation des objectifs liés à la santé. Singapour, l’Islande et la Suède apparaissent ainsi les plus performants, tandis que la Somalie, la Centrafrique et l’Afghanistan arrivent derniers du classement.

Les Etats-Unis sont au 24e rang, derrière l’Espagne (23e), vu leurs performances médiocres en matière de suicide, d’agressions sexuelles d’enfants, d’abus d’alcool et d’homicides. Les Etats-Unis rejoignent le Lesotho et la Centrafrique parmi les pays montrant une « amélioration minime » pour la couverture de santé universelle.
Alors que d’autres comme la Chine, le Cambodge, la Turquie ou le Rwanda ont enregistré les meilleures améliorations dans les soins de santé universels entre 2000 et 2016. La France, quant à elle, est 26e : alcool, tabagisme et suicides la tirent vers le bas.

Les efforts de la Chine et du Cambodge pour l’amélioration de la vie de leurs citoyens « méritent d’être reconnus », mais vu leurs performances insuffisantes contre la pollution de l’air, les accidents de la route et le tabagisme notamment, la Chine est classée 74e. L’Inde se trouve au 127e rang, pénalisée par des performances médiocres en matière de pollution de l’air, d’assainissement, d’hépatite B et de malnutrition infantile.