Le glyphosate est omniprésent. Il garnit les assiettes des Français, qui en consomment dès le matin, au petit déjeuner. Le célèbre herbicide, composant du Roundup de Monsanto, a été détecté dans une quinzaine de produits de consommation courante, selon une étude menée par l’ONG Générations Futures. Des céréales aux pois chiches, le pesticide n’épargne aucun aliment, ou presque.
Pour parvenir à ce constat, l’ONG a fait analyser 30 produits de consommation courante – paquets de lentilles, pois cassés, pâtes, biscottes ou encore céréales pour le petit-déjeuner. Selon les résultats obtenus en laboratoire, plus de la moitié des produits (53 %, soit 16 produits) contiennent des traces de l’herbicide.
Taux élevés
C’est dans les céréales que l’on en retrouve les concentrations les plus élevées, selon l’ONG, qui cite les paquets de Muesli Alpen Swiss, Weetabix Original, Muesli Jordan Country Crisp, Country Store Kellogg's, Granola flocons d’avoine Jordans, All Bran Fruit’n Fibres Kellogg's.
L’herbicide a également été retrouvé dans les lentilles (Lentilles vertes Vivien Paille et Lentilles blondes Leader Price) ou encore dans les pois chiches (Pois chiches Saint Eloi et Pois chiches Leader Price).
Si les taux, pour la plupart assez élevés (jusqu’à 2 microgrammes/kg d’aliment), ne peuvent pas déclencher une intoxication aigüe, l’association estime que cela contamine peu à peu le tube digestif et donc l’organisme…
Négociations européennes
Le glyphosate a été classé parmi les « cancérogènes probables » par le CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer). L’analyse de Générations Futures survient alors que la Commission européenne s’apprête à relancer une procédure d’autorisation du pesticide, à laquelle le nouveau gouvernement français vient de s’opposer.
Une pétition européenne visant à interdire le glyphosate est lancée depuis le 8 février 2017. Pour François Veillerette, directeur de Générations Futures, ces résultats montrent qu’il y a « urgence pour l’Union européenne à renoncer à l’usage de cette molécule (…) et à faire évoluer en profondeur son modèle agricole devenu trop dépendant des pesticides de synthèse ».