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Épidémie

Madagascar : cinq décès de la peste en deux semaines

Par Antoine Costa

La peste pulmonaire a tué 5 personnes depuis le 28 août dernier. Les autorités sanitaires des îles voisines de la Réunion et de Mayotte appellent à la vigilance.

Hôpital de Mahajanga

Des flambées épidémiques de peste touchent régulièrement l’île de Madagascar. Avec la République Démocratique du Congo et le Pérou, c’est l’un des derniers pays dans lesquels la maladie circule. En 2016, elle y avait touché plus de 60 personnes, et provoqué une trentaine de décès. Depuis fin août, un nouveau foyer aurait déjà tué cinq personnes, d'après les informations relayées par RFI Afrique.

Dans un communiqué publié le 11 septembre dernier, « le ministère de la Santé publique appelle la population à la vigilance face à prolifération de rats et la pullulation des puces. Il recommande l'assainissement du milieu et la lutte contre les feux de brousse », qui repoussent les rats dans les villes et les villages. Les rongeurs peuvent en effet être vecteurs de puces infectées par la bactérie Yersinia pestis, responsable de la peste.

La flambée a été jugulée

Le premier cas a été identifié le 28 août, dans le district d’Ankazobe, dans le centre de l’île. Il est décédé de l’une des deux formes principales, la peste pulmonaire, dans un taxi collectif en direction de la côte est. Deux de ses voisins de route ont été infectés, et sont décédés moins de 24 heures après leur rencontre avec le malade.

Rapidement, deux femmes de la famille des voyageurs sont également décédées. L’une d’entre elles avait, entre temps, voyagé en taxi collectif. Heureusement, toutes les personnes avec qui les différentes personnes infectées sont rentrées en contact ont pu être retrouvées et traitées. Leurs domiciles ont été débarrassés des puces. Au total, 22 cas suspects ont été traités.

Une maladie fulgurante

Le ministère malgache de la Santé recommande à ses citoyens de rester vigilants face à cette flambée épidémique. Il rappelle qu’en cas de fortes fièvres, d’apparition de bubons ou de toux sévère associée à des douleurs thoraciques et d’éventuels crachats de sang, il est indispensable de consulter très rapidement.

Comme l’a prouvé le double décès des deux voyageurs, la peste est extrêmement contagieuse – la transmission entre humain s’effectue notamment les projections de salive – peut provoquer la mort en moins d’une journée. Toute personne entrée en contact avec un malade sera soignée gratuitement, souligne le ministère.

Une forme toujours mortelle

Il existe deux formes de peste : la peste pulmonaire, celle qui circule actuellement à Madagascar, et la peste bubonique. Cette dernière se caractérise par une tuméfaction douloureuse des ganglions lymphatiques, que l’on appelle alors bubons. Elle est plus fréquente, mais moins mortelle que la pulmonaire, qui tue presque systématiquement. La période d’incubation ne dépasse pas les 7 jours.

La peste avait presque disparu de la surface de la planète, car elle se soigne bien à l’aide d’antibiotiques. Mais elle semble faire son retour. Entre 2010 et 2015, plus de 3 000 cas ont été recensés dans le monde, faisant près de 600 victimes.