« Il y a des bleus qui font mal deux minutes, et des bleus qui sauvent des vies ». Le slogan de l’agence de la biomédecine rappelle que le don de moelle osseuse n’est pas une procédure aussi douloureuse que la population ne l’imagine. Avec leur #unbleu et un film mis en ligne sur Youtube, elle entend sensibiliser et informer sur l’importance de faire la démarche, et de faire un don. Sa cible : les moins de 40 ans.
Pourquoi le #unbleu ? Chez les donneurs qui ont subi un prélèvement osseux, une gêne peut durer quelques jours. Et elle se manifeste souvent par un petit bleu. Loin de l’image d’une douleur insupportable que la plupart des Français ont à l’esprit. Avec ce hashtag, les donneurs pourront raconter leur expérience sur les réseaux sociaux.
30 millions de donneurs dans le monde
En 2016, 20 571 greffes de moelle ont été réalisées dans le monde. Mais pour arriver à ce chiffre, le nombre de donneurs doit être bien plus important. La chance de trouver un donneur compatible en dehors de la famille n’est en effet que d’une sur un million.
L’agence de la biomédecine française et ses homologues étrangers ont donc créé un registre international, qui regroupe aujourd’hui des millions de donneurs. « Chaque nouvelle inscription sur le registre français compte », rappelle l’agence dans un communiqué. Pour l’instant, il compte plus de 260 000 inscrits, ce qui est encore peu.
« La greffe de moelle osseuse repose sur la coopération internationale entre les registres de donneurs, souligne le Dr Évelyne Marry, directrice prélèvements greffes cellules souches hématopoïétiques à l’agence de biomédecine. Aujourd’hui, ce sont plus de 30 millions de donneurs qui sont mobilisables dans le monde. Ainsi, un donneur inscrit sur le registre en France pourra donner à un patient qui vit à proximité ou à des centaines, voire des milliers de kilomètres. » Près de 1 000 greffes réalisées en France en 2016 proviennent de dons de l’étranger.
Où sont les hommes ?
Et les hommes sont invités, plus que les femmes, à donner leur moelle. Sur le registre français, ils ne représentent qu’à peine plus d’un tiers des donneurs inscrits, mais deux tiers des donneurs prélevés. Ils sont en effet plus recherchés : leur moelle osseuse est dépourvue des anticorps développés par les femmes lors d’une grossesse. Elle sera donc mieux acceptée par le receveur.
Pour être donneur, il est nécessaire de remplir trois conditions : être en parfaite santé, être âgé de 18 à 50 ans, et se soumettre à un entretien médical. Une prise de sang sera effectuée lors de l’inscription définitive. Un site internet a été créé spécialement pour informer et guider les donneurs potentiels.
Le don n’est pas toujours douloureux, ni même contraignant. Dans 75 % des cas, il s’effectue par un simple prélèvement sanguin, rappelle l’agence de biomédecine. Pour les 25 % restants, il consiste en une procédure chirurgicale simple au niveau de l’os du bassin. Le prélèvement n’engage pas la santé du donneur : en quelques jours, les cellules prélevées sont régénérées.
Il ne faut pas l’oublier : un don de moelle peut sauver une vie. Elle peut soigner des patients atteints de maladies mortelles comme la leucémie, mais aussi les lymphomes, ou l’aplasie médullaire.