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Sexe : pourquoi le désir s’estompe dans le couple

Par Antoine Costa

Une étude britannique montre que les femmes en couple sont deux fois plus nombreuses à déclarer un manque d’intérêt pour le sexe que les hommes.

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« Avec le temps va tout s’en va ». Le désir sexuel, en particulier. Les relations amoureuses ne sont pas toujours simples, et la baisse du désir sexuel est souvent l’un des premiers symptômes de cette complexité. Un symptôme qui s’aggrave avec le temps.

Une étude britannique, dont les résultats paraissent dans la revue BMJ Open, a montré que plus d’une personne sur cinq ressent une baisse du désir sexuel après un an de relation. Et les femmes sont plus touchées que les hommes. Alors que ces messieurs sont 15 % à le reconnaître, les femmes sont deux fois plus nombreuses : 34 %.

Les enfants et la santé séparent les couples

Ces chiffres ont été obtenus auprès de près de 6 700 femmes et plus de 4 800 hommes âgés de 16 à 74 ans. Ils soulignent aussi une certaine inquiétude sur le sujet. Parmi les personnes déclarant une baisse de désir sexuel, celui-ci est objet de préoccupation : pour 62 % des femmes, et 53 % des hommes.

Plusieurs éléments semblent participer au manque d’excitation. Une infection sexuellement transmissible contractée dans l’année, un passé de violence sexuelle, une santé physique ou mentale défaillante ou, tout simplement, un manque de proximité émotionnelle pendant l’acte.

Chez les femmes seulement, d’autres facteurs semblent rentrer en ligne de compte. Celles qui ont eu d’autres partenaires sexuels dans l’année, ou qui ont un ou plusieurs enfants de moins de cinq ans à la maison sont plus touchées que les autres.

Faire marcher sa langue

Un élément de plus les refroidit : lorsqu’elles ne partagent pas les mêmes goûts en matière de sexe que leur partenaire. Et c’est l’une des informations les plus importantes qu’apporte l’étude britannique. Car si les goûts peuvent différer et nuire à la qualité de la sexualité, la discussion permet à l’inverse de l’améliorer. Les personnes qui trouvent facile de parler de sexe avec leur partenaire sont en effet moins susceptibles de ressentir un désintérêt. Que ce soit les hommes, comme les femmes.

« Nos résultats montrent l’importance du contexte relationnel dans la compréhension de la baisse de libido chez les hommes et chez les femmes, explique le Pr Cynthia Graham, psychologue spécialiste de la santé sexuelle et reproductive à l’université de Southampton (Royaume-Uni), et auteure principale de l’étude. Pour les femmes, en particulier, la qualité et la durée de la relation et la communication avec leurs partenaires sont importantes dans leur approche de l’intérêt sexuel. »

Cela met en lumière la nécessité d’aborder les problèmes sexuels de manière globale sur les individus, ajoute-t-elle. Tout n’est donc pas une question d’hormones et de mécanique, et les médicaments ne devraient pas être le premier recours.