Quoi de plus agréable que de se détendre après une longue semaine de travail en s’accordant un petit verre de vin ? S’il peut paraître totalement saugrenu, voire impensable, de consommer de l’alcool en début de journée, le soir s'y prête davantage.
Selon des scientifiques australiens, auteurs d’une étude publiée dans le journal Brain, Behaviour and Immunity, cette tendance à boire davantage le soir se traduirait par une interaction entre notre cerveau et notre système immunitaire. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont axé leurs recherches vers le circuit de récompense, zone du cerveau qui gratifie les fonctions de l’organisme comme manger, boire ou dormir.
« L’alcool reste le stupéfiant le plus consommé à travers le monde. Il devient donc urgent de comprendre comment nos mécanismes biologiques nous dictent nos besoins en alcool », a expliqué le Pr Jon Jacobsen, professeur à l’université d’Adelaïde et auteur principal de l’étude.
Une piste pour lutter contre l'alcoolisme chronique
Réalisée sur des souris, l’étude a consisté à administrer une dose d’alcool à ces petits rongeurs. Certains d’entre eux ont également reçu du Naltrexone, un antagoniste des d’opiacés utilisé comme traitement contre l’acoolisme chronique. En observant les réactions immunitaires des souris, les chercheurs ont pu constater que le comportement vis-à-vis de l’alcool baissait significativement chez les souris qui ont reçu du Naltrexone, en particulier le soir, moment de la journée où le circuit de récompense est le plus sollicité.
« Le fait de bloquer cette partie spécifique du cerveau, qui elle-même est reliée au système immunitaire, contribue à baisser la motivation de la souris à consommer de l’alcool en soirée », conclut Jon Jacobsen. Le scientifique voit dans ces résultats une piste encourageante pour soigner l’addiction à l’alcool et souligne l’intérêt de mener des recherches similaires sur des cohortes d’humains.
Europe : 1ère consommatrice d'alcool dans le monde
Dans le monde, c’est en Europe qu’on boit le plus, comme le révélait un rapport de United european gastroenterology (UEG) dévoilé en juillet dernier. Avec 9 litres d’alcool pur consommés par an et par personne, l’Europe se classe loin devant le continent américain (7,2 l) et la région Pacifique Ouest (5,1 l), avec un score presque deux fois plus élevé que la moyenne mondiale (4,7 l). La France, elle, dépasse la moyenne avec 11,3 l.