Bill Gates est désormais sur tous les fronts. Accès à l’eau potable, lutte contre les maladies infectieuses, campagnes de prévention… A travers sa Fondation, l’homme le plus riche du monde consacre sa fortune à la santé des plus démunis. Sa dernière contribution en date : 40 millions de dollars – soit environ 33,4 millions d’euros – alloués à Immunocore Limited.
L’entreprise britannique a développé une nouvelle forme d’immunothérapie. Au lieu de modifier l’action des lymphocytes T – qui composent les défenses immunitaires –, l’approche se concentre sur leurs récepteurs. Et certaines molécules pourraient être efficaces contre les maladies infectieuses, le cheval de bataille de Bill Gates.
Combiner les approches
Avec ces 40 millions de dollars, le fondateur de Microsoft a un objectif clair en tête. Que les traitements basés sur les récepteurs des lymphocytes T constituent la prochaine classe de médicaments contre les virus et les bactéries. De fait, les molécules mises au point par Immunocore ont livré quelques résultats intéressants.
En 2016, dans Molecular Therapy, les chercheurs britanniques ont publié une étude ciblée sur le VIH. Trouver un remède définitif à ce virus s’apparente, en quelque sorte, à la quête du Graal. Les traitements antirétroviraux permettent de stopper sa progression. Mais les réservoirs restent intacts et l’arrêt des médicaments est rapidement suivi d’une reprise de l’infection.
En testant leur technique sur des cellules de patients séropositifs, les scientifiques ont obtenu des résultats positifs. Leur molécule, baptisée ImmTAV, redirige le système immunitaire contre les cellules infectées, et notamment les réservoirs. Utilisée en combinaison avec les antirétroviraux, elle pourrait donc aider à se débarrasser définitivement du VIH.
Une voie rapide
Parmi les maladies récalcitrantes qui pourraient bénéficier de cette nouvelle approche figure aussi la tuberculose. Cette pathologie, d’origine bactérienne, provoque chaque année 10,4 millions de nouvelles infections. Là aussi, les Britanniques espèrent trouver une alternative aux antibiotiques.
Il faut dire que mettre fin à l’infection demande de la patience. Plusieurs mois sont nécessaires pour éradiquer le bacille à l’origine de la tuberculose. « Nous pensons que le système immunitaire a la capacité de répondre au problème des maladies infectieuses, estime Namir Hassan, Vice-président du département des maladies infectieuses à Immunocore. Nos traitements basés sur les TCR sont les mieux placés pour mobiliser ce mécanisme. »