Chaque année, entre 1,3 et 4 millions de personnes sont touchées par le choléra dans le monde. Parmi ces malades, entre 21 000 et 143 000 décèdent. Un lourd tribut alors que cette maladie diarrhéique peut être évitée.
D’ici 2030, l’OMS espère pouvoir réduire la mortalité de 90 %. Un plan d’action devrait être présenté en octobre prochain par l’agence onusienne. Les mesures de ce plan reposeront sur la vaccination, et avant tout sur un meilleur accès à l’eau potable.
De fait, la transmission du choléra est étroitement liée au manque d’infrastructures d’assainissement. Les bidonvilles ou les camps de réfugiés sont les zones à risque typiques.
Les guerres et les crises humanitaires font aussi le lit de cette maladie. C’est notamment le cas au Yémen, pays ravagé par deux ans de conflit, ou le Nord-Est du Nigéria, région dévastée par le groupe terroriste Boko Haram.
Selon l’ONU, 2 300 Nigérians sont tombés malade et 44 décès sont à déplorer. Au Yémen, le dernier décompte fait état de 690 000 victimes et plus de 2 000 morts.
Le Comité international de la Croix Rouge prédit que 850 000 contracteront le choléra avant la fin de l’année 2017.
Convaincre les autorités
Dans ces deux pays, l’OMS s’apprête à lancer des campagnes massives de vaccination. Le plus difficile pour l’agence des Nations Unies est de convaincre les autorités du bien fondé de ces campagnes. Il y a quelques semaines le Yémen avait demandé à l’OMS de lui envoyer un stock important de vaccins. Un million de doses ont été expédiées en juin, mais « finalement, ils ont changé d'avis donc on a réalloué des doses au Soudan du Sud et Somalie », a expliqué le Dr Dominique Legros, spécialiste du choléra à l’OMS lors d’une conférence de presse organisée ce lundi.
Les discussions sont encore en cours avec les autorités yéménites. « L'idée est de démarrer par une campagne relativement modeste, voir comment cela fonctionne, les résultats, pour ensuite aller sur des campagnes beaucoup plus grandes », a-t-il ajouté.
Pour le Nigeria, l’OMS prévoit d’envoyer suffisamment de vaccins pour protéger 900 000 personnes.
Pour une protection optimale, il est recommandé d’administrer 2 doses de vaccins mais en cas d’épidémie, l’OMS estime qu’une seule dose peut suffire. La seconde peut être donnée 6 mois plus tard.