Il y a du mieux, mais la couverture vaccinale des adolescents reste insuffisante. En Normandie, moins d’un sur dix a complété le schéma recommandé par les autorités de santé – soit 11 souches. Mis à part le ROR (rougeole-oreillons-rubéole), les seuils sont largement inférieurs à ceux qui permettraient de stopper la propagation des maladies. Des chiffres inquiétants publiés dans le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), édité par Santé Publique France.
Les auteurs de cet article le reconnaissent eux-mêmes, « l’application des recommandations vaccinales à 11-13 ans ainsi que le rattrapage vaccinal ne sont pas optimaux ». Ce constat relève presque de l’euphémisme, au vu des mauvaises couvertures constatées dans les deux départements normands où l’étude a été menée.
Deux mauvais élèves
Sur les 868 adolescents qui ont participé aux interrogatoires, la majorité n’a pas complété le schéma vaccinal. Sans le savoir, puisque 81 % des Calvadosiens et 74 % des Ornais estiment être à jour. Ils sont en réalité loin, très loin de la vérité.
Sans surprise, les vaccins contre le méningocoque C et contre l’hépatite B sont les grands retardataires de cette étude. Malgré les campagnes en faveur d’un rattrapage, les taux de couverture restent insuffisants. Il faudrait que 90 % des adolescents soient protégés contre le méningocoque, selon le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Dans les faits, ils ne sont que 22 % à avoir reçu le nombre nécessaire d’injections.
Le bilan est à peine plus positif lorsqu’on s’intéresse à l’hépatite B, contre laquelle les trois quarts de la population devraient être protégés. En réalité, à peine 4 jeunes sur 10 ont reçu les vaccins – malgré leur intégration dans les formes hexavalentes.
Des connaissances mauvaises
Les adolescents sont donc peu vaccinés et relativement désinvoltes vis-à-vis de cela. « Afin de proposer des interventions efficaces dans cette population, il est nécessaire de connaître leur degré d’information sur les risques liés aux maladies à prévention vaccinale », suggèrent les auteurs du BEH. Ils ne manqueront pas d’occasions de sensibiliser les jeunes à l’importance de ce geste.
La quasi totalité des adolescents interrogés l’admettent, être vacciné permet de se prémunir contre des maladies infectieuses. Mais la moitié seulement estime que cela permet aussi d’acquérir une protection collective. C’est justement tout l’intérêt de la vaccination…
Ce manque de connaissance se traduit aussi par une mauvaise estimation des conséquences des pathologies concernées. Ainsi, seuls 30 à 40 % des jeunes Normands savent que certains papillomavirus favorisent le développement de cancers des voies génitales. « Leur méconnaissance des vaccins et des risques liés aux maladies contre lesquelles la vaccination protège peut expliquer en partie la faible adhésion à la vaccination et au rattrapage vaccinal », avancent les chercheurs. Des campagnes ciblées et didactiques, sous forme de question-réponse, par exemple, pourraient aider à améliorer cela.