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Diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…

Maladies non-transmissibles : l’OMS réclame des actions plus rapides

Par Antoine Costa

Les politiques de santé doivent être plus agressives pour remplir les objectifs de l’OMS. À défaut, les ambitions devront être revues à la baisse.

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Les pays des Nations Unies ne sont pas dans les temps pour atteindre les objectifs de santé fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime le Dr Douglas Bettcher, directeur du Département prévention des maladies non-transmissibles (MNT) à l’OMS, qui publie un rapport sur les progrès faits sur ces maladies. La cible est ambitieuse : réduire d’un tiers le taux de mortalité prématurée d’ici 2030.

« Nous devons accélérer d’urgence les progrès dans la bataille contre les MNT, explique-t-il. La possibilité de sauver des vies se referme devant nous, et nous pouvons observer de nombreux signes, comme le nombre croissant de personnes, notamment des enfants et des adolescents, souffrant d’obésité, de surpoids et de diabète. »

15 millions de morts par an

Les quatre grands pourvoyeurs mondiaux de décès prématuré par MNT sont les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, les cancers et le diabète. Ensemble, ils tuent 15 millions de personnes âgées de 30 à 70 ans chaque année.

Leurs causes principales sont également identifiées : le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, l’alimentation et la sédentarité. L’OMS demande donc aux états de mettre l’accent sur ces facteurs en particulier.

« Une action politique plus audacieuse est nécessaire pour lever les obstacles à la lutte contre les MNT, avec la mobilisation des ressources nationales et externes, ainsi que la protection des communautés contre les interférences de puissants acteurs économiques », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

Bons points pour le Costa Rica et l’Iran

L’organisation reconnaît néanmoins le travail déjà effectué. Alors que seulement 53 pays des 194 membres de l’OMS avaient fixé des cibles nationales concernant les MNT en 2015, ils sont désormais 93, dont 90 pour les quatre principales. Cent pays ont, par exemple, mené des campagnes de sensibilisation à l’activité physique.

L’OMS profite de son rapport pour distribuer les bons points. Elle a créé 19 indicateurs qui révèlent l’implication des nations dans la lutte contre les MNT. Et sur ces indicateurs, ce sont le Costa Rica et l’Iran qui arrivent en tête du classement : ils atteignent 15 des 19 indicateurs. Le Brésil, la Bulgarie, le Royaume-Uni et la Turquie sont, eux aussi, récompensés. En revanche, l’Afrique accumule du retard. Aucun pays n’atteint plus de 8 indicateurs, et cinq n’en atteignent aucun.

L’action est nécessaire, et doit être rapide. Sous peine d’avoir à faire rapidement face à une situation compliquée. « Si nous n’agissons pas maintenant pour protéger les populations des MNT, nous condamnerons les jeunes d’aujourd’hui et de demain à vivre en mauvaise santé et dans des perspectives économiques réduites », conclut le Dr Bettcher.

Le rapport sera présenté à la fin de l’année à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les MNT.