L’Allemagne rend hommage à Helmut Schmidt, le célèbre chancelier qui dirigea le pays de 1974 à 1982. Des pièces de monnaie de deux euros à son effigie ont été frappées pour célébrer le centenaire de sa naissance. Elles seront en circulation en 2018 mais font déjà débat. Car entre les deux doigts de l’homme politique, un élément intrinsèque à sa personnalité a disparu : la cigarette d’Helmut Schmidt .
L’homme était connu pour descendre les paquets aussi vite que son ombre – il fumait 60 cigarettes par jour depuis son adolescence. A l’image de Lucky Luke, dont la clope fut remplacée en France par un brin d’herbe, Helmut Schmidt voit donc cet attribut disparaître, dans un souci de dénormaliser le tabac au sein de la société.
Histoire de fumeurs
Voilà « l’histoire corrigée », s’insurgent des internautes sur les réseaux sociaux, qui rappellent à leurs souvenirs les incartades d’Helmut Schmidt, toujours prompt à dégainer sa sèche, y compris dans les zones strictement non-fumeur – au théâtre, dans le bus, sur les plateaux télé… Toute une série d’anecdotes seraient ainsi balayées par cette mémoire revisitée sur un sou. Sur Twitter, certains ont eu recours à Photoshop pour rétablir le passé et sa vérité.
...let me fix that for you ???? #HelmutSchmidt pic.twitter.com/127Z8DfWmZ
— Fabian Lippke (@FabianLippke) September 19, 2017
Helmut Schmidt n’est pas le seul à avoir fait les frais des politiques de santé publique, qui visent à rendre le tabac moins glamour, à réduire sa banalisation dans l’espace public. On se souvient des protestations générées par le retrait de la pipe de Jacques Tati sur des affiches RATP. L’instrument avait été remplacé par un moulin à vent jaune, en vertu de la Loi Evin.
Avant cela, c’était l’image André Malraux qui avait dû se sevrer. En 1996, les timbres à son effigie avaient été retouchés pour ne plus faire apparaître l’objet de la discorde. En 2005, Jean-Paul Sartre avait dû lui aussi faire tomber le mégot pour une affiche d’exposition à la BNF, au nom de la santé publique.